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mardi 16 mars 2010

Mais où est donc passé Zapatero ?

C’était il y a 2 ou 3 ans, mais cela paraît si loin. L’Espagne socialiste nous était présentée comme l’exemple à suivre, croissance économique presque « asiatique », division du nombre de chômeurs par 4 ou 5, équilibre budgétaire, régularisation des sans-papiers, ouverture et tolérance, ah ! les folles nuits de Barcelone. Ségolène Royal, qui cultivait ses liens avec José-Luis Zapatero, le Président du gouvernement espagnol, aimait qu’on la surnomme la « Zapatera ».

Et puis, il y a eu « LA » crise. Ce sont toujours les socialistes qui sont au pouvoir à Madrid, mais le chômage a été multiplié par 4, la dette espagnole a explosé, le gouvernement fait des coupes sombres dans tous les budgets, on découvre que le « miracle » espagnol était un château de sable, surfant sur la vague de la spéculation immobilière, sans que l’économie ait été capable d’investir dans d’autres secteurs, les immigrés sont renvoyés chez eux (demandez donc aux saisonniers marocains qui vont ramasser les fraises dans la région de Huelva si les espagnols sont si tolérants et si accueillants que ça, eux qui sont régulièrement victimes de véritables « pogroms »), et pour la première fois dans son histoire , l’Espagne vient d’instaurer des visas pour les latino-américains. Ajoutez à ça, pas d’impôt sur les grandes fortunes, pas de 35 heures, des indemnités chômage très faibles, pas de R.S.A, une crise du logement terrible qui impose aux jeunes de vivre chez leurs parents, un effondrement du taux de natalité, des mesures fiscales qui chez nous seraient qualifiées de cadeaux aux riches… par rapport aux socialistes espagnols, la politique de Sarkozy apparaît comme ultra-gauchiste… Plus personne même Ségolène Royal, ne fait le pèlerinage à Madrid, à croire que les Pyrénées sont devenues plus élevées que l’Himalaya.

Et c’est bien dommage. Comme il est bien dommage de ne pas faire un peu plus le pèlerinage à Berlin ( où d'ailleurs les nuits valent bien celles de Barcelone, la Philharmonie en plus, enfin passons !). Car, et c’est rageant quand même, on croyait les allemands au bout du rouleau et ils sont toujours premiers de la classe. Premiers exportateurs mondiaux (enfin maintenant deuxième derrière les Chinois), les allemands arrivent à vendre leurs produits même en Asie, alors que leur modèle social a été réformé sans être jeté, que les salaires dans l’industrie y sont 1/3 plus élevés que chez nous, tout cela avec la même monnaie…

« Arrogants » voilà ce que nous sommes… Voilà comment nos voisins européens, espagnols, allemands, parlent de nous. Il faudrait compléter : « Arrogants et … complexés », car, en fait, nous n’arrêtons pas de douter de nous-mêmes, de nos valeurs, de nos forces.

C’est sans doute pour cela que nous ne profitons pas de l’expérience de nos voisins pour changer à temps ce qui ne va pas chez nous… La réforme des retraites, de l’assurance maladie, la réduction du nombre de fonctionnaires, les allégements fiscaux pour les entreprises etc… Schroeder, avant Merkel, en Allemagne, et aujourd’hui , mais en catastrophe contrairement aux allemands, Zapatero en Espagne… Ils l’ont tous faits, ou ils sont tous en train de le faire. Cela devrait nous faire réfléchir au lieu de continuer à nous croire, uniques, spécifiques, les seuls à avoir un système social et des services publics « que le monde entier nous envie », avant qu’il ne soit trop tard et que notre futur(e) Président(e) d’après 2012 ne soit obligé(e), quelque soit son étiquette politique, de prendre des mesures non pas à la Zapatero, mais à la Grecque !

Nous vivons une e-poque formidable !

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