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vendredi 26 mars 2010

M.D.R

C’est quoi être drôle ? C’est quoi avoir de l’humour ? Qu’est-ce qui vous fait rire ? Comment devient-on humoriste ? Je sais bien qu’à ces questions, l’humanité n’a pas de réponse ou plutôt que chacun y va de sa tentative de définition, et cela depuis au moins Aristote ! Pierre, quelle culture ! Oui, bien sûr je relis Aristote en grec ancien tous les matins, entre café et croissants…mais non ! je plaisante ! (hélas …)

Je me souviens simplement du « Nom de la Rose », génial film (et roman) où Sean Connery et Christian Slater enquêtent sur la raison de meurtres en série dans un monastère qui détient un manuscrit tellement dangereux qu’on tue pour éviter qu’il soit connu : Un livre d’Aristote sur la comédie et le rire.

Donc au petit dèj, au lieu de tenter de m’instruire aux sources de notre civilisation, c’est café à réveiller un mort, jus de fruit et… humour, les humoristes étant devenus les indispensables piments des « tranches » matinales des programmes radio.

Sur France Inter, sévit Stéphane Guillon. J’écris « sévit » parce que il ne me fait pas rire. Pas du tout. Il faut dire que je ne suis pas un fidèle de France Inter le matin.

Je me fiche du fond, je me contrefiche qu’il veuille brocarder Strauss-Kahn et ses conquêtes féminines, Eric Besson et son parcours politique pour le moins erratique, ou même les jeux paralympiques. Il ne me fait pas rire, ni même sourire. Qu'importe, certes ! En revanche , ce qui importe, c'est qu’il est devenu difficile d’écrire ou de dire ce que je viens d’écrire sans être immédiatement soupçonné de censure, de vouloir museler la liberté d’expression, ou d’être trop bête pour ne pas comprendre qu’il est le « fou du roi », l’indispensable « trublion du P.A.F. » . Bref, intouchable et tabou. Et pour revenir à la polémique née de sa chronique de Lundi dernier, utiliser l’expression « un visage à la Yago » pour Eric Besson est tout aussi raciste que la « gueule pas très catholique » de Georges Frêche…

Bien sûr, avoir de l’humour tous les matins, c’est très difficile. Et alors ? Il ne s’agit pas de décerner des prix de mérite, ni de bonnes intentions.

Laurent Gerra est un formidable imitateur, mais, aujourd’hui franchement, son anti-cléricalisme primaire, son côté pipi-caca, son obsession à propos des ovaires de Céline Dion, me gonflent autant que Sébastien, et la chatte à la voisine, ou Bigard, et son lâcher de poules ou de poulettes, qui me donne l’impression d’être revenu dans une cours de récréation de collège, ou plutôt de maternelle… « Elle a pas de culotte, elle a pas de culotte … »

Oui, l’humour est un art très difficile, et sans doute mal partagé, rarement universel : Charlie Chaplin, peut-être, un des rares a pouvoir faire rire (et réfléchir) d’Hollywood à Berlin, de Pékin à Kinshasa…

L’humour, c’est très difficile d’autant plus qu’il existe quand même des références :

Thierry Le Luron par exemple, ou Coluche (ah ! « l’arabe philosophe », ah ! la gueule « patibulaire mais presque ») , plus loin encore Fernand Reynaud (non, ce n’est pas un contemporain d’Aristote) ( « ça eut payé, mais ça pait plus » « C’est qui ? C’est le plombier ! ») et un sketch génial sur, déjà, le racisme et les immigrés : Le douanier (« . Les étrangers , ils mangent le pain des français… Va-t-en sale étranger… Il est parti, et depuis, dans notre village, on n’a plus de pain , il était boulanger »).

Sur France Inter, il y a eu Desproges… Pierre Desproges recevant Jean-Marie Le Pen au tribunal des flagrants délires, c’était quand même autre chose que Guillon chroniquant sur Besson, un véritable morceau d’anthologie : « on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui » … (Réécoutez « On m’a dit que des juifs sont entrés dans la salle » ou « les rues de Paris ne sont plus sûres »). Il y a eu aussi le tandem Decaunes-Solo sur Canal +.

Aujourd’hui, avec le café et le jus de fruit, je savoure « Il était une mauvaise foi » de Jean-Pierre Gauffre sur France-Info ( que l’on peut même « podcaster ») ou encore Yann Barthès dans le Petit Journal de Canal +. Non seulement cet humoriste a une sacrée plume, mais en plus il est multimédia, il utilise l’image, le son, le montage vidéo, la mise en scène plateau: travail, talent, c’est du lourd ! Et le plus souvent, en direct face à l’invité qu’il brocarde: Chapeau, Yann Barthès !

Mais, tout cela n’engage que moi, c’est-à-dire pas grand chose et tant mieux si Guillon attire les auditeurs et Bigard remplit le stade de France. Bien sûr, « vous n’êtes pas obligés de me croire », comme le dit à la fin de chacune de ses chroniques l’excellent Jean-Pierre Gauffre…

Nous vivons une e-poque formidable !

Jean-Pierre Gauffre : feed://www.franceinfo.com/rss/Il_etait_une_mauvaise_foi.xml

Yann Barthès : http://www.canalplus.fr/index.php?pid=3351

Pierre Desproges : On me dit que des juifs… http://www.youtube.com/watch?v=NiFZvsiQMEk

Les rues de Paris ne sont plus sûres : http://www.youtube.com/watch?v=ejVrbqEUnec

Le Pen au Tribunal des Flagrants délires : http://www.youtube.com/watch?v=4Af_ygcMUC8

Fernand Reynaud : Le douanier : http://www.youtube.com/watch?v=-rJ6_48aJ3o

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