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mardi 11 mai 2010

Dommage que l’Economie ne marche pas comme le livre de la jungle et qu’on ne puisse pas décréter la confiance, comme le serpent Kaâ :« Aie confiance…"

C’est merveilleux l’Economie.

Ainsi Vendredi dernier, moi, si j’avais suivi les éditoriaux alarmistes, les analyses catastrophistes, et les déclarations politiques apocalyptiques, je serais aller brûler tous mes euros en Place de Grève avant d’éventrer le matelas de grand-mère pour tenter d’y retrouver quelques bons vieux francs…

Et aujourd’hui, c’est tout le contraire : je regrette de ne pas avoir acheté, il y a 3 jours, et revendu ce Lundi, des actions de toutes ces Banques qui ont le pouvoir de dire non à leurs clients pour 5 euros de découvert, mais oui, à leurs traders pour 5 Millions de pertes.

J’aurais empoché un joli bénéfice, en euros, of course. Et j’aurais porté aux nues, notre banquier en chef, le président de la Banque centrale européenne, le très charismatique Jean-Claude Trichet…

Evidemment, je plaisante.

Puisque ce qui lui est (était) reproché, et au-delà de sa personne, aux instances économiques européennes, c’est justement de ne pas être très charismatique et de ne pas faire le poids face à son équivalent, la Réserve Fédérale aux Etats-Unis.

Et là, il faut s’arrêter un instant sur ces technocrates qui nous gouvernent. Et tout particulièrement chez nous en France. Ils sont brillants, et intelligents. Plus que nous toutes et tous, plus même que le reste du monde, puisqu’ils ont étudié dans les meilleures écoles. L’ENA ou Polytechnique, ou mieux Polytechnique plus l’ENA. Suivi par un job à l’Inspection des Finances, puis un poste dans un Ministère, puis en région, et les voilà bombardés Directeur de l’Emploi dans tel Ministère, ou Directeur de telle Banque… Respect !

Mais, comme écrivait Régis Debray, dans une tribune publiée dans Le Monde, un mois avant les dernières Présidentielles : « Tout cela fait une carrière, mais pas du charisme ». Pour cela, il aurait fallu se frotter aux réalités, celles de la vie quotidienne, celles de la vie en entreprise, de la vie des entreprises.

Or, vous l’aurez remarqué, la quasi-totalité de ces économistes qui nous gouvernent, n’ont aucune idée du « tissu » économique qu’ils sont chargés d’organiser. Pour un Laurent Wauquiez , qui après avoir « fait » Normale Supérieure, puis l’ENA, est allé travailler avec les chiffonniers du Caire, sur les rives du Nil, combien ont préféré les rives de la Seine et le Ministère des Finances à Bercy.

Evidemment, Christine Lagarde est un contre-exemple, puisque, elle, a fait ses classes et avec succès dans un cabinet d’avocats à Chicago. Mais en dehors du coup de pouce qu’elle donne, avec classe, à l’industrie des étoles et châles en soie, pensez-vous réellement que notre Ministre des Finances ait une quelconque influence sur la bonne ou mauvaise marche de notre économie ?

Et tout cela est quand même bien embêtant. Car, nul n’est besoin d’être un « grand » économiste, d’avoir lu toutes les théories, depuis Adam Smith, Ricardo, Marx ou Keynes, jusqu’à Alfred Sauvy ou Friedrich Hayek, ni d’avoir élaboré les modèles mathématiques les sophistiqués, censés prévoir notre avenir, pour savoir qu’en économie, rien ne s’obtient sans confiance. Et que la confiance, ça ne se décrète pas. Nous ne somme pas dans le « Livre de la jungle » et nos dirigeants ne peuvent pas faire comme le serpent Kaâ :« Aie confiance… Aie confiance ». Et c’est peut-être dommage !

Nous vivons une e-poque formidable !

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