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lundi 2 août 2010

Les délinquants d’origine étrangère responsables de tous nos malheurs…

Parmi les mesures de « fermeté » annoncées Vendredi dernier à Grenoble par Nicolas Sarkozy « la déchéance de la nationalité pour les délinquants d'origine étrangère qui porteraient atteinte à la vie d'un policier ou d'un gendarme et la fin de l'acquisition automatique de la nationalité pour les mineurs délinquants ».

Nul doute qu’un certain nombre d’entre nous, et par « nous », j’entends les français d’origine française depuis plusieurs générations, en soient contents. Après tout, un certain nombre, et même un nombre certain d’entre nous ( jusqu’à 20-25 % des électeurs en PACA ou Languedoc-Roussillon) votent pour le Front National, qui fait de « l’étranger », tout particulièrement, s’il vient du Maghreb ou d’Afrique noire, le responsable de tous nos maux: Le chômage, le déficit de la sécu, la délinquance… Un état d’esprit qui évoque celle des nazis des années 30 qui avaient entrainé l’adhésion d’une partie des allemands avec ce slogan : « Die Juden sind unser Unglück » « Les juifs sont responsables de notre malheur »…

Nous voilà sauvés ! Il était temps ! Et nul doute que grâce à ces mesures, nous vivrons bientôt à nouveau heureux et tranquilles dans notre belle France.

Je plaisante, même si le sujet ne prête pas à plaisanteries !

Je plaisante car Nicolas Sarkozy, lui-même, n’y croit pas un seul instant. C’est en effet Nicolas Sarkozy qui a fait supprimer la « double peine » pour les délinquants étrangers (condamnation à une peine de prison ET expulsion vers le pays d’origine), une disposition qu’il dénonçait comme « une grande injustice » et à laquelle la gauche au pouvoir n’avait pas voulu mettre fin.

Je plaisante car ces mesures n’ont aucune chance constitutionnelle d’aboutir parce qu’elles instaureraient une discrimination entre citoyens français. Et qu’elles sont totalement opposées aux convictions de Nicolas Sarkozy, lui-même d’origine étrangère, grand admirateur de Georges Mandel, fils de juifs alsaciens, ancien Président du Conseil de la III ème République, qui fût assassiné par la milice, après avoir été jugé au cours d’une parodie de procès organisé par le régime de Vichy, comme Léon Blum ou Pierre Mendès-France… Une des grandes hontes de notre histoire collaborationniste ! (*)

Alors pourquoi cette annonce ? Je ne suis ni dans le secret des Dieux élyséens, ni un fin analyste politique. Mais d’évidence, nous sommes entrés en période de campagne électorale, dans la perspective des Présidentielles de 2012. Par peur d’être étranglée par le Front National, la droite, ou peut-être une partie de la droite, pense sans doute qu’il serait astucieux d’aller chasser sur les terres de l’extrême-droite. Mais l’histoire électorale des trente dernières années prouve que c’est un mauvais calcul qui risque de lui faire perdre plus qu’elle ne gagnera. Et ce calcul est d’autant plus mauvais que, franchement, même au plus bas dans les sondages, le Président de la République ne risquait pas grand-chose, sauf d’être réélu. Moins par conviction ou adhésion que par défaut. Défaut de candidats socialistes charismatiques ou crédibles ! Et c’est sans doute cela le plus inquiétant: Pas de bon fonctionnement de la démocratie, pas de gouvernement efficace, sans une majorité et une opposition en bonne état de marche. Et nous n’avons apparemment ni l’une, ni l’autre… Alors qu’il faudrait effectivement gouverner avec fermeté et conviction sans préoccupations électorales à court terme, sans se soucier des sondages dans une période où les difficultés économiques, sociales, « sociétales », mondiales déboussolent beaucoup d’entre nous. Nous aurions besoin qu’on nous montre un cap, qu’on nous dise quelle route doit prendre le bateau « France », mais où sont les capitaines ?

Nous vivons une e-poque formidable …

(*) Georges Mandel, le moine de la politique (Nicolas Sarkozy, 1994), adapté en téléfilm « Le dernier été » en 1997

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