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mercredi 20 octobre 2010

"Touche pas à ma retraite à 60 ans"...Et à la fin, le gagnant est… Nicolas Sarkozy !

C’est formidable. Tous ensemble, tous ensemble contre la réforme des retraites.
Les pétroliers et les routiers, tous unis contre la réforme.
Etudiants et lycéens, tous unis pour qu’on ne change pas l’âge de départ à la retraite, parce que sinon « ils n’auront pas de travail ».
Des millions de manifestants, tous unis pour faire reculer le gouvernement.
Grève générale reconductible, tous unis pour que le gouvernement « écoute la rue ».
Bon…la journée a été au choix… mobilisée ... agitée, et la fin de la semaine sera compliquée. Mais au bout du compte, qui croit un seul instant que l’âge de départ à la retraite restera à 60 ans ?
Car c’est bien la question qu’il faut poser. Non pas : « Jusqu’à quel âge souhaitez-vous travailler ? » mais bien « Cela vous paraît-il possible de maintenir cet âge à 60 ans ? »
Quelque soit l’importance des manifestations ou des grèves, le résultat est plié d’avance. 
Bien sûr il faudra que l’on trouve une sortie de grève sans vaincu, ni vainqueur. Mais pourtant, au bout du compte, il y aura un gagnant, et ce gagnant sera…
Nicolas Sarkozy.
Et encore une fois la faute en revient au Parti Socialiste, incapable de se décider entre « J’ai peur de perdre mon électorat à gauche » et « Gérer à gauche une société moderne ». 
Jusqu’à présent le bilan du Président était maigre. Des promesses de réformes, des chantiers ouverts, mais aucune vraiment abouti. Une gestion qui cède le plus souvent à l’émotion.
Sauf sur cette réforme.
Il faut dire qu’aucun gouvernement ne pourrait faire autrement. Cela fait même au moins 10 ans que cela aurait dû être fait.
Et cela fait 10 ans qu’auraient dû démarrer les vrais débats, là où pourrait se faire entendre la différence droite-gauche, comme par exemple, sur les retraites complémentaires et le financement de fonds de pension.
Cela fait 10 ans que nous aurions dû faire comme TOUS les pays qui nous entourent, au lieu de manifester cette arrogance bien française qui nous fait croire que nous sommes, NOUS français, sortis de la cuisse de Jupiter.
Cela fait 10 ans que nous aurions dû mener à bien ces réformes indispensables liées au vieillissement extrêmement rapide de nos populations, et non au cynisme du grand capital.
Ailleurs ce sont des socialistes qui s’y sont collés, jusqu’à risquer en perdre les élections, comme Gehrard Schroeder en Allemagne. Et Angela Merkel peut dire: merci qui ? 
On imagine la question qui tue au moment de la prochaine campagne présidentielle : Si vous êtes élu(e), ramenez-vous l’âge de départ à la retraite à 60 ans ? Et là, en cas de réponse : « oui », c’est le nez de Pinocchio qui s’allonge, la crédibilité qui s’effondre, et Nicolas Sarkozy, bis, réélu dans un fauteuil.
Sympa cette démocratie où l’opposition se saborde avant même le combat! Au risque de se farcir un Le Pen, version « Marine, c’est ma copine » au second tour ?
Nous vivons une e-poque formidable.

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