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mardi 1 février 2011

Tous les regards tournés vers l’Egypte… Et pendant ce temps-là, tiens, au fait, elle en est où la démocratie en Côte d’Ivoire ?


Journée test, journée cruciale, le tournant: Combien seront-ils dans les rues du Caire et d’Alexandrie ? 100 000 ? 1 000 000 ? Franchement, je ne sais pas trop comment nos envoyés spéciaux vont arriver à compter, vu qu’en temps normal, il y a déjà beaucoup de monde en Egypte en général (Egypte… général… C’est drôle, non ? parce que c’est bien l’armée qui est au pouvoir…), au Caire en particulier. Et puis ne leur jetons pas la pierre (ça, c’est drôle aussi pour un pays qui compte beaucoup plus de cailloux que de terres arables !), vu que chez nous, la Patrie des droits de l’homme et des comptages de manifestants, entre les chiffres de la police et ceux des syndicats, on n’arrive jamais à savoir combien de personnes manifestent…
Tous les regards sont donc tournés vers l’Egypte, parce que « on » a bien compris que même si « on » est tous pour la liberté, les droits de l’homme (et ceux des femmes ?), et l’égalité (pour les coptes aussi ?), « on » ne sait plus très bien où tout cela va nous mener. C’est un peu comme la situation de l’Europe, de l’Allemagne et de Berlin avant la chute du mur : « De quel côté du mur, la frontière nous rassure » chantait Patricia Kaas. Parce que le saut dans l’inconnu, ça fait peur. Aux places financières qui au moindre risque en profitent pour faire grimper le prix des matières premières. Aux stratèges qui doivent réviser en catastrophe leurs scenarii et ne savent plus qui sera l’allié de qui. A tous ceux qui, à défaut de randonnées au Sahara comptaient se rabattre sur les Pyramides, la vallée des rois ou la plongée en Mer rouge. Faudra-t-il arrêter de payer des clopinettes les chameliers qui nous promenaient sous le nez du Sphinx ou les serveurs des bateaux en croisière sur le Nil ? Et les islamistes là dedans ? Et, et, et… y penser toujours, n’en parler jamais, quid d‘Israël ? Décidément l’Orient est bien compliqué, comme aurait dit le Général (De Gaulle, of course !), comme l’est l’adéquation entre nos grands principes et le principe de réalité.
Dans cette confusion, et alors que les feux de l’actualité sont tournés vers l’Egypte, il y a des petits malins qui en profitent.
En Côte d’Ivoire, par exemple. Parce qu’au fait, on en est où, en Côte d’Ivoire? Eh ! bien, on en est nul part, ce qui veut dire qu’on recule. A Abidjan, le Président élu Alassane Ouattara ne peut toujours pas sortir de son hôtel entouré par les soldats de l’ONU, et les milices du Président qui ne veut pas sortir , Laurent Gbagbo, enlèvent, font disparaître et assassinent tranquillement, pendant que télévision et radio officielles continuent leur matraquage. Le front des pays africains contre Laurent Gbagbo se fissure chaque jour un peu plus. Des pays comme le Burkina-Fasso ou le Mali, tellement dépendants de l’économie ivoirienne et du port d’Abidjan, sont chaque jour un peu plus étranglés. Et il faudrait bien plus que le (beau) discours de Nicolas Sarkozy, en tant que Président du G-20 pour les rassurer.
Nous vivons une e-poque formidable !

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