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mercredi 6 mai 2015

Mon père est blanc, ma mère est noire, et moi qui suis-je ?


Veja en 2007 - Brésil: La race n'existe pas !
Tout le monde, enfin tout le monde « officiel » est d’accord.
Robert Ménard a franchi la ligne jaune ( ?) en annonçant et assumant le fichage par nom des élèves des écoles de sa ville.
Mais quand on y regarde de près, sa provocation fait quand même apparaître deux positions.
Il y a celle défendue par certains, et notamment depuis des années, par des sociologues, des animateurs sociaux, des élus qui expliquent que pour savoir si un malade a de la température, il faut utiliser un thermomètre. Et que en matière de discrimination et d’intégration, le thermomètre serait le recensement « ethnique » des français.
Cela a l’apparence du bon sens. Il s’agit de pratiques inspirées par les pays anglo-saxons. Mais, malgré toutes les politiques de discrimination positive conduites aux Etats-Unis, où les minorités noires ou latinos sont en nombre et en pourcentage beaucoup plus importantes que les communautés d’origine maghrébine ou africaine en France, malgré l’élection de Barack Obama, on voit bien que les noirs continuent à y être discriminés.
Parions que cette position prendra de l’ampleur chez nous. Car elle sert aussi de fond de commerce à des ambitions qui n’ont rien de scientifiques, comme celles du CRAN, qui se veut le représentant des communautés noires en France(?). Ou d’autres qui caressent les électeurs dans le sens du poil.
Et puis, il y ceux et celles qui sont contre. Et qui veulent que nous conservions les principes fondateurs de la République, depuis au moins 1791. Et réaffirmés dans l’article 1 de la Consitution : « (La République) assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion ». C’est le cas de Christiane Taubira, et on ne peut soupconner l’actuelle Garde des Sceaux de ne pas avoir toute sa vie lutter contre les discriminations, contre l’ignorance par la majorité des français de ce qu’a été l’Histoire coloniale, l’histoire des « minorités visibles » (un terme qu’elle déteste).
Comme le dit Christiane Taubira, a-t-on besoin de faire des recensements ethniques, pour savoir que le racisme et la discrimation existent dans notre pays.
Et puis que veut dire la mise en place d’un tel recensement ? Père blanc, mère noire, l’enfant est quoi? Et dans le cas où sur les 4 grands parents , un est espagnol, l’autre guyanais, les deux autres velaves et ardéchois, les enfants doivent cocher quel case ? Afro-français ? Hispano ? Caucasien ?
Au Brésil où la moitié de la population est noire ou métisse, mais où il n’y a eu que deux ministres noirs au gouvernement, dans toute l’histoire du pays, où le racisme et les préjugés hérités de 400 ans d’esclavage sont toujours très forts, il a été essayé d’instaurer un système de quotas favorisant l’entrée des noirs dans les Universités. Un peu sur le modèle américain.
Mais dans ce pays beaucoup plus mélangé qu’aux Etats-Unis, s’est très vite posée la question de «qu’est-ce qu’une race ?, qu’est-ce qu’une ethnie ? ».
Avec en 2007, cet exemple de jumeaux, même père, même mère donc, mais l’un un peu plus noir que l’autre. Le plus foncé sur les photos a pu bénéficier de points supplémentaires pour l’entrée à l’Université. Mais pas son jumeau, classé blanc ! La famille a attaqué cette décision devant la Cour Suprême qui a reconnu l’absurdité de ce système.
Nous vivons une e-poque formidable.

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