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vendredi 12 juin 2015

#DSK: Et si Dominique Strauss-Kahn...

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DSK à Roland-Garros
Plus le temps passe, plus les commentaires sur Dominique Strauss-Kahn s’adoucissent. Les affaires de mœurs, et les affaires tout court qui ont accompagné, plombé puis coulé sa carrière politique semblent s’estomper.
Il y a les thuriféraires inconditionnels, ceux qui ont toujours été fascinés par son « intelligence », son « charisme », et qui même au plus fort de l’affaire de New York, regrettaient le « puritanisme» de nos sociétés. Comme le journaliste Jean-François Kahn qui estimait que ce n’était qu’une affaire de « troussage de domestique ». Kahn s’en est excusé depuis.
Mais il y a aussi une opinion de plus en plus répandue. « Chacun a le droit de faire ce qu’il veut dans l’intimité ». Ou encore : « Après tout, un fort appétit sexuel, c’est plutôt bien ».
Parce que ce qui l’emporte aujourd’hui, c’est : Si il n’y avait pas eu cette affaire, DSK aurait été élu Président. Hollande n’est qu’un Président par défaut. Si DSK avait été Président, la France ne serait pas dans une telle situation. Ces trois dernières années n’auraient pas été aussi calamiteuses. DSK aurait géré la crise grecque bien différemment. Si DSK avait été Président, l’Europe aurait avancé.
Avec des si, on mettrait Paris en bouteille, et Strauss-Kahn à l’Elysée. Avec des si, on oublie que son appétit sexuel n’était pas le seul problème.
Certes, cela en est un: Parce que cela révèle, pas seulement chez lui, mais également chez nous, un rapport aux femmes bien loin du respect des femmes par les hommes, de l’égalité homme-femme. Il ne s’agit pas là de puritanisme. On est au-delà de « 50 nuances de Grey ». On est dans les : « Allez ma petite, ne résiste pas, je sais que tu aimes ça » » « On l’a un peu forcée, mais vous avez vu comment elle était habillée, elle ne demandait que ça ! » Nous nous croyons évolués, mais en fait, nos vieux réflexes machos sont toujours là. Pas très loin des intégristes musulmans et de la burkha : Il faut cacher le corps des femmes parce que leurs formes excitent le désir, donc le diable chez les hommes !
Avec des si, on oublie que Dominique Strauss-Kahn a été le Ministre de l’Economie et des finances, qui avec Martine Aubry, a mis en place les 35 heures. On en mesure de plus en plus les effets négatifs, notamment parce que conçus et appliqués de manière technocratique, centralisée, autoritaire, sans tenir compte des multiples situations économiques : La crise des Hôpitaux publiques, les grèves à l’Assistance Publique de Paris, en sont un dramatique rappel.
Avec des si, on oublie aussi un mode de vie, lié au monde des affaires, à la jet-set, montres bling-bling au poignet, vacances entre bobos à Marrakech, qui ferait passer l’affaire du « Poitiers-Berlin » de Manuel Valls  pour de l’enfantillage. A son propos, Ségolène Royal avait eu ces mots : » Les personnalités politiques sont là pour servir, pas pour se servir »…
Si malgré tout ça, de plus en plus de français passe l’éponge, cela en dit long sur la crise que nous vivons, sur la défiance, la méfiance de plus en plus d ‘électeurs à l’égard de nos femmes et hommes politiques, qui ne nous paraissent pas « à la hauteur ».
C’est grave parce que cela veut dire que nous sommes prêts à voter pour n’importe qui. Pour des personnalités trainant leurs lots de casseroles, et puis par glissements progressifs, pourquoi pas pour des personnalités à l’idéologie douteuse. De « Si Dominique Strauss-Kahn avait été Président » on en arrive à « Si Marine Le Pen était Présidente »…Nous sommes tombés bien bas.
Nous vivons une e-poque formidable.


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