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mercredi 1 juin 2016

Tunnel du Saint-Gothard: Et pendant ce temps-là, en France, les vallées des Alpes s’asphyxient.

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Et pendant ce temps-là, en France, on s'interroge toujours sur l'opportunité de construire des tunnels
Oui, la taille ça compte. Mais pas seulement. Il y a aussi la manière de s’en servir.
Oui, il est question de transports. Mais pas de ceux qui conduisent au 7 ème ciel (quoique …). Il s’agit de transports routier, ferroviaire, de marchandises, de voyageurs, de ceux qui relient la Suisse à l’Italie, le nord de l’Europe au Sud de l’Europe.
Pendant qu’en France on débat encore de l’opportunité de mener à bien le Lyon – Turin (ah ! s’il s’agissait de relier Paris à… à n’importe où, ce serait déjà fait) à coup de manif d’écolos – il faut préserver la reinette du Val Duschmol, solidarité avec le Val d’Aoste transformée en autoroute transalpine – à coup de rapport de la Cour des Comptes (ça coûte trop cher) - et à coups d’intérêts particuliers – ah ! Si les voitures ne passent plus dans ma commune -, en Suisse on travaille, on construit et on inaugure.
Le Tunnel du Saint-Gothard inauguré le 1er juin est non seulement le plus long du monde. Il est surtout au cœur d’un système de transport de plusieurs centaines de kilomètres qui va avaler les voitures et les camions au nord du côté de Zurich pour les relâcher au sud du côté de Milan. La Suisse ne se transformera pas en autoroute pour camions transeuropéens et elle fera payer - cher - le transport par ferroutage à travers son territoire. Et ce sera tout bénef : car aux royalties payés aux Suisses s’ajouteront les économies: réseau routier moins dégradé par un trafic incessant de camions, environnement épargné par la pollution des gaz d’échappement.
Sur ce coup-là, les suisses ont vraiment tout bon. Non seulement, ils n’ont pas été lents, contrairement au cliché que nous colportons sur nos voisins, la construction a pris 17 ans, ce qui n’est pas énorme pour un tel ouvrage, le plus long du monde: 57 kilomètres, le plus profond du monde, mais ils nous mettent la honte : Le fameux Lyon-Turin est dans les tuyaux depuis 30 ou 40 ans et si tout va bien il sera achevé en 2030.
De plus la procédure a été un exemple de démocratie, avec référendum à la clef et budget transparent, contrôlé, respecté !  
 Ailleurs dans les Alpes, on s’active aussi : En Autriche, où des ensembles tunnel - ferroutage sont également en voie d’achèvement. Avec le Brenner (55 km) ou le Koralm (32 km), notamment. Partout le ferroutage est en marche. Chez nous, il est en panne.
Mais que font les zadistes et autres défenseurs de l’environnement ?  Ils devraient défendre les bronches des enfants de la vallée de Chamonix, une des zones les plus polluées de France à cause du trafic routier, ou celle du Fréjus, ou la route du Lautaret, qui est aujourd’hui d’ailleurs tellement dégradée qu’elle tombe dans le lac du Chambon. Et que fait, que font les gouvernements, plus que les sempiternelles déclarations d’intention des sommets franco-italiens ? D’ailleurs pour toute la vallée du Rhône , il aurait fallu être visionnaire et au lieu de laisser le Tunnel sous Fourvière en plein Lyon et l’autoroute du soleil se transformer en couloir à camion, imposer le ferroutage de Beaune au Nord, jusqu’a Avignon au Sud .
Délirant ? Oui, autant que les Suisses ou les Autrichiens.
Nous vivons une e-poque formidable.

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