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samedi 26 novembre 2016

Cuba : Castro est mort, mais le clan au pouvoir lui restera Fidel.

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Comnandant en chef, ordonne! La grande imposture des Castro.
Castro est une imposture. Castro est indéfendable. Avec l'annonce de sa mort, tout va être dit sur le grand "lider", chacun ira de son souvenir : Plus d’un demi-siècle de dictature, ça laisse forcément des traces. Beaucoup, finalement, réagiront avec un : Cuba est une dictature certes, mais ... Et tout le scandale, la tromperie est dans ce "mais"...
Mais la Révolution a fait beaucoup de choses, l’éducation, la santé gratuites, etc...
Mais le blocus américain est la principale raison de la pauvreté actuelle des cubains.
Mais les cubaines et les cubains si gentils,
Mais Cuba est si belle.
Mais la Révolution a renversé une dictature épouvantable.
Mais avant la Révolution, Cuba était tenue par la mafia et la prostitution.
La grande réussite de Castro  a été de ré-écrire l'Histoire. Beaucoup d’entre nous, anciens ministres, intellectuels ou journalistes qui commentent aujourd'hui sa mort, font toujours preuve d’une complaisance - d’un aveuglement ? coupables.
Ah ! bien sûr : Aller faire la révolution ou un reportage dans les années 1960 ou 70 à la Havane, c’était quand même plus sympa - salsa, mojito, plages et petites pépés - que d’aller voir les défilés sur la Place Rouge ou à Berlin-Est.
Fidel Castro a réussi à mythifier sa révolution. Plus la Cuba d’avant Castro est présentée comme un pays sous-développé, une dictature sanguinaire, plus la révolution devient admirable.
Ainsi, l'on oublie de rappeler que Cuba, avant la Révolution, n'était ni Haïti, ni le Salvador, ou l'Equateur. C'était le pays le plus développé d'Amérique Latine, avec des taux de scolarisation, d'éducation qui dépassaient ceux de certains pays du sud de l'Europe de l'époque. Ainsi en 1958, le taux de mortalité infantile était le 13e plus faible de la planète, l’espérance de vie était une des plus élevées. 22 % de la population était analphabète, alors que le taux mondial était de 44 %.
Bien sûr, les inégalités y étaient énormes, notamment entre les campagnes et les villes, mais les classes moyennes y étaient aussi nombreuses, avec une élite intellectuelle brillante, et une presse variée, 129 magazines, 58 quotidiens - qui n’hésitait pas à publier les déclarations d’un Castro au cours de son procès après son attaque ratée contre la caserne de la Moncada. Ainsi comment  le fameux : « L’Histoire m’acquittera » lancé par Castro fût-il entendu ? Mais parce qu’il fit la Une des journaux de la Havane. Et qu’il fût gracié par Batista deux ans après. Ou bien encore qu’un journal comme « Libertad » publiait en première page, des photos des opposants torturés ou tués par la police du dictateur Batista.
On oublie de dire que le dictateur Batista, avant de devenir dictateur avait été le premier Président « non blanc » élu à Cuba, le premier à introduire en 1940 une Constitution démocratique, le salaire minimum, un système de retraite, et à faire entrer les communistes dans son gouvernement de coalition ! D’où l’opposition farouche des classes aisées cubaines parce qu’il était un réformateur et surtout un mulâtre: Quel scandale dans ce pays qui a été avec le Brésil, le dernier d’Amérique à abolir l’esclavage: 1886… Il faut rappeler que pendant longtemps, pour ces raisons, le Parti communiste cubain avait été réservé à l’égard de Castro.
On oublie de rappeler que Castro était tout sauf un enfant du peuple, mais le fils d’un grand propriétaire terrien, blanc, originaire d’ailleurs de la même région que le dictateur espagnol Franco, la Galice, et élevé chez les bons pères !
Sous la Révolution, en cinquante ans, Cuba s'est vidée de ces élites et de ces classes moyennes, par vagues. Et ce ne furent pas seulement d'infects capitalistes, des "gusanos", des "vers de terre" comme le prétend la terminologie révolutionnaire officielle. Cela a été des médecins, des infirmières, des techniciens, des ingénieurs, des commerçants, des journalistes, des artistes, et les plus grands. Comme l'icône de la musique cubaine, Celia Cruz, qui en quittant Cuba, s'était écriée: "Avec moi s'en va "el son", la musique cubaine".
Rappelons aussi que le blocus n’est pas la raison de la faillite économique cubaine. Cette faillite a été programmée dés le début, par des mesures de nationalisation, d’expropriation, d’orientations économiques catastrophiques. Et l’instauration d’une dictature, de plus en plus organisée autour d’une famille, d’un clan. Celui de Fidel Castro.
Il reste enfin l’argument n°1: Restaurer la fierté des cubains, nettoyer La Havane devenue le bordel et le tripot des Etats-Unis. Mais regardez ce qui se passe aujourd’hui : Cuba, avec ses paysages, ses plages, son patrimoine culturel, sa population - qui est tout sauf introverti, qui manie traits d’esprit et humour pour surmonter les difficultés de sa vie quotidienne - Cuba est en train de redevenir une des destinations n°1 du tourisme mondial ! Déjà plus de 3 millions de touristes. Et cela va de pair avec le développement d’une double économie, celle de ceux qui ont accès aux dollars et les autres. Quand on pense qu’une cubaine ou un cubain peut gagner en une nuit avec un touriste plus qu’un médecin ou un enseignant en un mois… Un peu partout près des hôtels ou sur les plages. « Jineteras » et « pingueros », prostituées et prostitués arpentent toutes les zones touristiques et les autorités ferment les yeux évidemment puisque tout le système en profite.
La Révolution prétendait rétablir la dignité du peuple cubain face à l’impérialisme yankee. Mais aujourd’hui, Cuba est dans un tel état de délabrement que l’ouverture, si elle n’est pas menée de manière raisonnée et démocratique, va être une catastrophe sociale pour beaucoup de cubains.
Comment les cubains qui sont restés à Cuba et qui n’ont aucun moyen financier, vont-ils pouvoir résister au « retour » des exilés installés, par exemple en Floride, en majorité très à droite, très "Trumpistes', et qui arriveront les poches pleines de dollars et la tête pleine d’envies de revanche? Comme en pays conquis. Quand on voit ce qui s’est passée dans l’ancienne RDA, après la réunification allemande, où pourtant avait été mis en place un cadre légal pour éviter les abus, on imagine facilement ce qui se passera quand les anciens propriétaires expropriés, spoliés, viendront réclamer leur maison, leur appartement, leurs terres à ceux qui les occupent depuis un demi-siècle ?
L’histoire acquittera Castro ? Pas si sûr. Et si Fidel est mort, le clan lui est toujours au pouvoir et parions qu’il tentera de s’y maintenir, coûte que coûte et même si l’on comprend bien que le compte à rebours est enclenché.
Nous vivons une e-poque formidable.


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