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samedi 13 octobre 2018

La chancelière Angela Merkel passera-t-elle la fête de la bière ?

 
A boire avec modération... Merkel prête à tout pour sauver la Bavière ?
Oui, Angela Merkel va survivre à la fête de la bière. Tout simplement parce que celle-ci est déjà terminée. 
L’Oktober Fest est à Munich un peu ce que le carnaval est à Rio de Janeiro, 6 millions de visiteurs, 7 millions de litres de bière, avec une nuance quand même, le « Schuhplattler » bavarois n’est pas une danse aussi – comment écrire – légère ? élégante ? sensuelle ? que le samba brésilien . 
En revanche côté politique, les prochaines élections en Bavière risquent de ressembler au récent premier tour des Présidentielles au Brésil. Avec notamment une poussée de l’extrême-droite. Non que les nazis soient de retour en Allemagne. S’il y a bien un pays au monde où la « confrontation avec l’Histoire » vaccine contre ce genre de danger, c’est bien l’Allemagne. Contrairement à la France, par exemple, où tout récemment des graffitis anti sémites ont tagué des salles de cours de la grande école HEC ou au Brésil pays de tous les métissages mais également de tous les préjugés racistes. Ainsi, Jair Bolsonaro peut déclarer que ses fils ne sortiraient jamais avec des femmes noires « parce qu’ils avaient été bien éduqués » et obtenir 46 % des votes au premier tour des élections, être soutenu par des stars - noires- du football comme Ronaldinho, dans un pays où la moitié de la population est noire ou métisse. 
Non, en Allemagne arborer des symboles nazis ou se revendiquer du nazisme peut- fort heureusement – vous envoyer en prison. En revanche l’AfD, l’Alliance pour l’Allemagne bouleverse effectivement le jeu politique traditionnel, grignotant sur la droite et même la gauche, les grands partis. Eurosceptique, et aujourd’hui migrants sceptique, il attire 13 % ? 15 ? 19 % ? des électeurs. Trop peu pour arriver au pouvoir, mais avec la proportionnelle, suffisant pour empêcher par exemple Angela Merkel de gouverner de manière stable. Gagnante des dernières élections de 2017 avec 33 % des suffrages, elle a dû batailler pour former une coalition gouvernementale, bien fragile et à la merci du raidissement de son allié bavarois la CSU. Et c’est là où interviennent les élections du 14 octobre en Bavière. 
Si les chrétiens bavarois qui depuis 70 ans dirigent ce Land, le plus riche d’Allemagne, se prennent une raclée à cause de l’extrême-droite, alors Merkel ne passera pas l’automne. Mais d’autres scenarii sont possibles, comme une poussée des Verts, et une coalition entre conservateurs bavarois et écolos. Du jamais vu ! Décidément il n’y a pas que la bière qui fait tourner les têtes en Allemagne…


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