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mercredi 29 septembre 2010

Lyon-niaiseries 2* : Le naufrage du Musée des Confluences…


Si vous aimez l’architecture, si vous admirez ces grands architectes qui partout dans le monde dessinent des bâtiments qui mêlent avancées technologiques et beauté des lignes, Lyon vaut le voyage.
Pour le meilleur et pour le pire !
Le meilleur, c’est la Cité internationale, le long des quais du Rhône, où l’architecte italien Renzo Piano a conçu des bâtiments qui suivent la courbe du fleuve et dont les façades ultra-modernes conservent la palette de couleurs du « Vieux-Lyon ». Il y a l’Opera-Nouvel, dont la coupole dessinée par Jean Nouvel sur un bâtiment du XVIII° siècle dans le cœur historique de Lyon est une vraie réussite ; La Place des Terreaux relookée par Jean Buren ; La mise en valeur des constructions 1920 de Tony Garnier ; Le plan «lumières» qui rend magique Lyon la nuit, le plan « couleurs » qui en repeignant les façades dans deux palettes ( rose, ocre, terre de Sienne, les couleurs italiennes de la Lyon de la Renaissance pour la Saône et le Vieux-Lyon ; blanc, bleu, plus froids pour les quais du Rhône ) met en valeur l’opposition entre ces deux mondes qui confluent à Lyon: La Saône plus indolente, plus bourguignonne. Le Rhône, énorme torrent des Alpes, dont la couleur varie du vert émeraude au bleu profond. Et puis il y a la gare TGV construite par l’architecte espagnol Santiago Calatrava. Comme des ailes d’un oiseau blanc posées sur… Eh! bien en fait, sur rien, ou presque. Parce que la caractéristique de Lyon est que, jusqu’à présent, même si ça va changer,  la gare (superbe) du TGV de son aéroport (Saint-Exupéry) est reliée à Paris, à Roissy, mais pas à Lyon... Et la gare principale de Lyon, la Part-Dieu, est, comment dire… laide ? Même pas ! Inexistante, zéro et même moins que zéro parce que dés le départ mal conçue, sous dimensionnée, ouverte à tous les vents (et en vallée du Rhône, bise, mistral, vent du midi, il y a le choix ) et ouvrant sur, comment dire … un entassement de tout ce que l’architecture fait de plus mal, le pompon étant atteint par la tour Oxygène, vendue comme le « must » de l’architecture, mais qui est déjà vieille avant même d’avoir été inaugurée.
Tout ça n'est qu'affaire de goûts ? Pas seulement, car aucune ville en Europe et dans le monde ne peut aujourd’hui se contenter d’entasser des bâtiments, il lui faut aussi penser « image », symbole. Comme Barcelone, Gênes, Valence, Londres, Nîmes, ou Bilbao avec le musée Guggenheim de Frank Gehry. Et justement, Lyon voudrait tenter le coup réussi par Bilbao, en construisant un musée dans un site spectaculaire, le confluent Rhône-Saône, la porte Sud de la ville : Une occasion qui ne se présente qu’une fois tous les 1000 ans. Mille ans, pas cent ans … Et apparemment une occasion qui est en passe d’être totalement ratée par les Lyonnais. Les architectes autrichiens retenus ont dessiné là une sorte de cancrelat, un mix entre tyrannosaure et guerre des étoiles, mais que fort heureusement personne ne peut encore voir, puisque le chantier fait naufrage dans les eaux du confluent. Son coût explose (merci les contribuables !), l’inauguration qui a maintenant 2, 3, 4 ans de retard est peut-être réalisable pour… avant la fin du troisième millénaire… Je plaisante ! Mais à peine.
Dans ce site, il aurait fallu faire appel à un Jean Nouvel, en lui proposant de construire sa « tour sans fin » retoquée à la Défense et qui aurait pu être comme un formidable signal entre nord et sud, un peu comme l’arche de Saint-Louis, Mississipi; à Renzo Piano, qui aurait pu concevoir un bâtiment aussi symbolique que le centre Jean-Marie Tjibaou à Nouméa; à un Portzamparc qui vient d’achever la nouvelle cité de la Musique de Rio de Janeiro, à tant d’autres qui auraient pu construire là l’œuvre de leur vie, l’œuvre de cette ville.
On aurait pu… On aurait dû… mais avec des si, on aurait des élus lyonnais un peu moins conservateurs… Vous avez dit « socialistes » ? Ah ! bon …
Nous vivons une e-poque formidable.

(*) : Lyonniaiseries : Petites chroniques d’un amoureux du cervelas truffé et du saucisson chaud…

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