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lundi 27 septembre 2010

Vous aviez aimé le virus H1N1 ? Vous adorerez le chikunguya…

Ca y est, nous allons tous mourir ! Un nouveau danger nous menace. Non, que dis-je, nous a déjà atteint : le chikunguya ! Un cas, et maintenant deux cas « autochtones » découverts dans le sud de la France. Et on attend avec impatience, le plan de lutte de Roselyne Bachelot, voire même le Grenelle du chikunguya, organisé par Jean-Louis Borloo, et pourquoi pas de nouvelles propositions présidentielles pour que soit votée au plus vite une nouvelle loi pour déchoir et expulser les porteurs de ce terrible … quoi ? virus ? microbe ? en tout cas, maladie !
Franchement, il n’est pas possible que les rois de la réclame ne soient pas derrière tout cela.
Car tous les ingrédients sont là pour que le lancement de cette marque à faire peur soit réussi.
Le nom : exotique, aux consonances inquiétantes, comme disent les européens quand ils parlent des nuits tropicales, tellement ils ont toujours peur de se faire bouffer par des cannibales : « les bruits inquiétants de la nuit africaine ».
Le vecteur : Le moustique « tigre ». Et ce nom est une vraie bonne trouvaille, car le nom scientifique Aedes albopictus est quand même nettement moins vendeur.
Jusqu’au nom de la maladie transmise, la dengue, à prononcer comme « dingue », de « je suis fou ». ( alors que cela vient de l’espagnol et/ou du swahili).
Bref , on a compris: Un moustique sorti de la jungle et féroce comme un tigre va tous nous rendre fous.
Permettez à un survivant de la dengue (si, si, je l’ai eu dans mon jeune âge, et certaines méchantes langues prétendent qu’il m’en reste des séquelles, LOL !) de vous rafraîchir la mémoire.
Dengue et paludisme ont fait et font des ravages sur toute la planète y compris en Europe où leur éradication est très récente. On en mourait comme des mouches (LOL !) dans l’Angleterre de William Shakespeare, en France, et pas seulement en Corse ou en Camargue.
Ou en Italie jusqu’à Mussolini et l’assèchement des marais pontins autour de Rome. Que j’associe, je ne sais pourquoi, à la plastique spectaculaire de Silvana Magano dans « Riz amer » (si elle, elle est riziculteuse, moi, je suis spécialiste du droit canon (re-LOL !).
Mais nous l’avons oublié, de même que nous avons oublié le choléra, la tuberculose, la peste, les maladies vénériennes, dont nous ne savons pas d’où elles viennent mais dont nous savons quand elles sont arrivées : En France, merci François 1°, qui n’a pas rapporté d’Italie que la Joconde, ce que Voltaire résume ainsi dans ce poème (*) :
« Quand les Français à tête folle
S’en allèrent dans l’Italie,
Ils gagnèrent à l’étourdie
Et Gêne, et Naples, et la vérole;
Puis ils furent chassés partout,
Et Gêne et Naples on leur ôta;
Mais ils ne perdirent pas tout,
Car la vérole leur resta ».
Contre ces maladies, la médecine a remporté des succès, réels, mais jamais définitifs. Car les souches résistantes apparaissent, les virus mutent.
Historiquement aussi, et à l’échelle de la planète, ces maladies ont fait et font plus de morts que le SIDA. Mais alors que contre le SIDA existe un vaccin très performant: Le préservatif (moyen malheureusement peu efficace pour prévenir les piqûres de moustique), la recherche médicale consacre beaucoup moins de moyens aux maladies dites « tropicales ».
Peut-être cela va-t-il enfin changer avec le retour du paludisme et autre dengue sous nos latitudes. On dit quoi au moustique tigre ?
Nous vivons une e-poque formidable.

`(*) Voltaire « Poésies mêlées » Epigramme 95

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