Paperblog

lundi 22 juin 2009

LE JOURNALISME MENE A TOUT… Même au journalisme ?

Un journaliste peut-il devenir dirigeant d’un grand club de foot? Oui, avec l’OM dont Jean-Claude Dassier, directeur de la Rédaction de TF1 prend (prendrait ?) la Présidence. Ce qui ne constitue pas d’ailleurs une première.
Un journaliste peut-il devenir homme politique ? Oui, il peut même être élu député, maire, devenir ministre…Les exemples sont nombreux: Dominique Baudis, Noël Mamère, François Baroin. Journalisme, communication, politique, on est là dans des domaines qui se chevauchent, se complètent et aussi se fréquentent.
En effet, à force de « couvrir » les hommes de pouvoir, certains journalistes entrent, presque comme par capillarité, dans les sphères du pouvoir.
Le pouvoir politique, d’abord : Les cabinets ministériels et présidentiels sont une providence pour nombre de confrères et de consoeurs, comme Catherine Pégard, ancienne du « Point », aujourd’hui à l’Elysée. (Mais on la dit sur le départ).
Mais aussi le pouvoir économique: Il est d’ailleurs étonnant de voir à quel point des personnalités brillantes, énarques, polytechniciens, patrons de très grandes entreprises sont comme des gamins devant le moindre journaliste qui cause dans le poste. Et pourtant ils sont responsables de l’avenir de plusieurs dizaines de milliers de salariés, ce qui est quand même d’une autre responsabilité que de présenter le flash de 15h sur telle radio ou telle télé, mais dans ce dernier cas, votre concierge vous reconnaît; Etre un gourou de la com’ continue à faire fantasmer et à rapporter, donc ne cassons pas le mythe.
Un journaliste peut-il pour autant devenir chef d’entreprise ?
Rarement, sauf peut-être dans les médias. Et là le bilan est mitigé : On peut avoir été un « grand » journaliste et être un « manager » catastrophique, no name plz !, comme on dit en langue SMS. Fort heureusement, il y a aussi des contre-exemples. Ainsi aujourd’hui, les patrons de France Télévisions et de Radio France Patrice de Carolis et Jean-Luc Hess, sont deux journalistes, tous les deux d’ailleurs ayant succédé à des énarques ! Et cela tranche par rapport au privé où les journalistes PDG se font très rares. Sans doute parce qu’en France, la plupart des grands groupes de presse appartiennent à des groupes industriels ou financiers dont le cœur des intérêts n’est pas la presse. Une situation très différente de l’Allemagne avec Bertelsmann, l’Espagne avec Prisa ou les pays-anglo-saxons avec Murdoch et bien d’autres.
Un journaliste peut-il devenir écrivain ? Oui et on peut parfois le regretter ! Car écrire pour l’information et écrire un roman ont autant à voir que conduire un véhicule de tourisme et être pilote de Formule 1! Albert Londres, notre père à tous, a été un formidable reporter et un bel écrivain. Mais n’est pas Albert Londres (ni Prix Albert-Londres !) qui veut. C’est d’ailleurs ce que je me dis tous les jours !
« In fine », un journaliste peut-il devenir journaliste ? Ou en tout cas le rester et rester «à la pointe » du métier. C’est en fait très rare et cela n’en est que plus précieux et plus important, à l’heure de l’explosion d’internet, de l’accès instantané à des milliards d’informations qui ne sont peut-être pas toutes des « infos » et qu’il faut donc « sourcer », « croiser », « vérifier », synthétiser, restituer, remettre en perspective. C’est ce que font par exemple dans deux styles très différents et là , je ne prends aucun risque puisqu’ils font l’unanimité, un grand reporter, un très grand reporter, comme Philippe Rochot sur France2, toujours sur tous les fronts de l’info, toujours aussi curieux de tout ce qui se passe, toujours aussi rigoureux dans son métier et un Pierre Haski, co-fondateur de Rue89, qui a réussi à agréger des années d’expériences dans des médias traditionnels avec les nouvelles compétences des petits Mozart du web, ceux qui sont nés avec une souris à la place d’une poupée.
Rien que ces deux exemples peuvent éviter que l’on désespère Billancourt, Boulogne-Billancourt, siège, comme l’on sait de TF1 et autres grands noms des médias, sur l’avenir du journalisme !

2 commentaires:

Tietie007 a dit…

Beaucoup d'étudiants veulent devenir journaliste, car c'est plutôt bien payé, c'est assez sexy, comme job, on est bien exposé, et en contact avec les grands de ce monde ... Bref, il vaut mieux être journaliste que chercheur au CNRS ...

Pierre M Thivolet a dit…

Ce n'est pas sûr: Oui, il y a l'exposition médiatique de quelques uns, rares, mais en caricaturant, il est plus "valorisé" de présenter un flash sur I-télé plutôt que de diriger une usine de yaourts. Mais ce sont des arbres qui cachent la forêt de l'immense majorité des journalistes dont les salaires sont très souvents plus proches du SMIC que de ce que l'on pense que PPDA doit gagner! Il demeure: Putain! Quel beau métier!

Archives du blog