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samedi 26 juin 2010

COMMENT FAIRE DE L’INFO AVEC RIEN, 3 FOIS RIEN !

Donc hier, Vendredi, à l’heure où la France laborieuse, celle des bureaux et des « openspace », regagne ses pénates pour profiter de ses 35 heures ( Allez: « Encore une que les allemands n’auront pas, comme on disait », dit-on, au temps de l’occupation allemande en débouchant courageusement une bouteille de champagne !), Vendredi après-midi donc, nos chaînes d’information abattaient leurs cartes maîtresses : Les scoops, les « révélations », les interviews « exclusives » des joueurs de l’équipe de France de foot.
(Allez : je m’arrête encore quelques instants sur cette notion de « scoop » : Je mets sans doute la barre un peu haute, car dans mes jeunes années «professionnelles », j’ai biberonné aux reportages d’un Jean-Luc Hees aux Etats-Unis, d’un Vincent Hervouet ou d’une Catherine Jentile au Proche-Orient, d’un Philippe Rochot, à Beyrouth, en Allemagne ou sur les toits du Monde, d’un Pierre Haski à Jérusalem ou à Pékin, d’un Gilbert Mercinier ,dont la caméra savait montrer sur tant de visages, dans tant de regards, la détresse, la faim, la misère avec force et précision mais toujours avec pudeur et sans aucune putasserie. Et puis encore tous ces documentaires, ces reportages d’un Gilles de Maistre partout où l’on « a 12 ans et où l’on fait la guerre», d'un Depardon suivant une campagne électorale ou une garde à vue, un Jean-Paul Mari, Jean Hatzfeld, au Ruanda ou à Sarajevo, un Sorj Chalandon en Irlande du Nord, d’un Pierre Blanchet au Salvador ( Pierre Blanchet tué en Croatie, lui, si calme, si peu "tête brûlée", qu'en j'y pense... ), d’un Jonathan Mann de CNN en Haïti, d’une Christine Spengler, d’un Jean-Claude Guillebaut, dont les « Lettres de … », publiées dans le Monde ( pauvre « Monde ») du Samedi-Dimanche, vous rendaient vivantes et proches, Zanzibar ou Punakha, et m’ont sans doute donné l’envie de ce métier de « reporter » !!! C’était avant internet, mais c’était surtout avec des femmes et des hommes de qualité dont le travail était, est de « rapporter », d’aller chercher des informations, de vous les restituer, de les remettre en perspective, la base du métier de journaliste , quoi !)
C’étaient des scoops, « exclusifs » ? Oui, mais c’étaient surtout des infos. Tandis que là …
Les interviews du brave Patrice Evra, Eric Abidal (en duplex depuis Barcelone, mazette !), Thierry Henry (que j’admire pourtant beaucoup et pour lequel s’était mobilisé Denizot) vous donnaient l’impression de tomber dans un vide sans fond, comme dans ces films de science-fiction où le câble qui vous reliait à la station spatiale se rompt brusquement et vous êtes aspiré par le vide sidéral, le grand trou noir… Le pompon étant sans doute remporté par cette phrase : « Avant de partir en vacances, nous devions la vérité aux Français… ». Waou!
Moi à cet instant-là, je me suis senti Portugais ou Brésilien, ou Slovaque, ou Japonais, ou Ghanéen, ou Argentin, autant de pays qui, pendant que les Français, footeux, journalistes et politiques, continuent à jouer à la baballe, eux, jouent au foot. Et c’est beau le foot, le soir dans ce grand et beau pays d’Afrique du Sud, où règne une super ambiance dans tous ces superbes stades !!!
Nous vivons une e-poque formidable !

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