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mardi 15 juin 2010

J’aime le son des vuvuzela le soir au fond du bois (du bush ?)

Comment ne pas en parler ? Puisque c’est quand même LE sujet des discussions…
Faute de performances de l’équipe de France à commenter (toute personne qui émettrait quelques doutes au sujet de, comment dire, leur « petite forme », se faisant immédiatement traiter de « mauvais français » , voire même de contribuer à la défaite annoncée des bleus, un peu comme, en son temps, Christiane Taubira fût accusée d’être responsable de la défaite de Lionel Jospin. ), faute de commentaires sur la réforme des retraites ( y penser toujours, en parler… le plus tard possible), faute de nouvelles transcendantes sur la situation économique, l’état du P.S, l’état du Monde (le journal) etc, jouons de la vuvuzela.
Oh ! bien sûr, il y a les esprits chagrins, les coincés, ceux qui n’élèvent jamais la voix, ceux qui prennent peur dés que le niveau de décibels d’une discussion dépasse 40, ceux qui préfère la déprime silencieuse d’une Madame Bovary à l’explosion bruyante des sentiments d’un Hussard sur le toit (Mazette, quelle culture !). Ceux-là font la sourde oreille devant les appels de la vuvuzela . Ils font la moue. « C’est bruyant », « On se croirait dans une ruche », « ce son est disgracieux », « cela empêche de se concentrer sur le match » (en attendant la version : cela perturbe le formidable jeu offensif des bleus…). C’est vrai qu’avant la vuvuzela, les stades de foot étaient aussi silencieux que des stades de tennis, les moeurs y étaient nettement plus raffinés, comme au stade du Heysel, et les cris nettement plus policés, surtout en Italie quand les joueurs noirs sont accueillis par des hurlements de singe, ou dans le virage nord du Parc des Princes.
J’exagère , je sais, mais bon, entre le silence mortel des stades Nord-coréen et les décibels crève-tympans des vuvuzela, mon choix est fait : Quelle joie de voir tout un peuple qui pendant longtemps n’avait pas le droit de sortir du « bush », des bois, des campagnes, des réserves où une poignée d’hystériques de la pureté raciale voulait les cantonner, sortir maintenant toute vuvuzela dehors pour manifester sa joie, son bonheur d’accueillir le monde entier. Et je préfère encore acheter des boules quiès plutôt que de ne plus les voir fêter.
Et puis à chacun sa vuvuzela. Au risque de choquer : Cornemuses et binious, quand on n’est pas tombé dedans en étant petit, au bout de 5 mn, c’est dur… Les pétards des Nouvel-An chinois, c’est encore plus dur et en plus , ça troue la couche d’ozone. Même les yukulélés du Pacifique, à la longue, cela donne vraiment envie de se mettre à… la vuvuzela. Et même s’il ne faut évidemment pas mettre tous les réticents aux charmes de la vuvuzela dans le même panier, comment ne pas déceler derrière ces critiques, une manière détournée de faire remonter certains préjugés et même des préjugés certains, au sujet de la capacité d’un pays africain à accueillir un des plus grands événements sportifs de la Planète.
On nous avait d’abord annoncé que tout ne serait pas prêt, que l’organisation laisserait à désirer, que nos joueurs se feraient tuer ou violer, or, jusque là tout va bien…
Alors ces esprits chagrins-là, ceux qui préféraient la violence de l’apartheid à celle de l’Afrique du sud d’aujourd’hui, ceux qui n’ont pas d’état d’âme quand ils vont faire le carnaval à Rio de Janeiro, mais qui ont « peur » d’aller au Cap, à cause de la « violence », alors que le Brésil est malheureusement aussi violent que l’Afrique du sud, ces mauvaises foies-là se rabattent sur la croisade contre la vuvuzela.
A ceux-là répondez par: pouèt, pouèt ! (euh! c’est comment le bourdonnement de la vuvuzela ?)
Nous vivons une e-poque formidable !

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