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samedi 4 février 2012

Bernard Arnault : Quel luxe !


Décidément, « on »  (c’est-à-dire : je) zappe beaucoup ces jours-ci.
Est-ce parce que je suis d’avance fatigué par ces débats d’avant-campagne ? Fatigué parce je sais que je ne vais rien y apprendre. Ni sur les programmes, absents, ni sur les impétrants, présents certes, mais depuis tellement longtemps qu’ils sont sans surprise… ?
Est-ce la faute à nos consœurs-frères journalistes, eux aussi tellement sans surprise, ou bien est-ce la situation, tellement morose? Toujours est-il, que, pour moi, ces soirs-ci, les débats à la télé, ça me saoûle. Mais alors, se rabattre sur quoi ? Sur un programme « light » ? Distractif ? Mais ils ne sont que des resucées des années 80, 90, 2000 , des best-off de bêtisiers, de gags, de « grands du rire » ! C’est fou quand même ce manque d’imagination, d’inventivité, ces jeunes qui sont vieux avant l’âge alors que le monde des médias explose sous le choc d’internet!
Donc, l’autre soir après n’avoir pas résisté à plus de 5 minutes d’Alice Nevers, ni à 10 minutes de Murielle Robin, et encore moins à Hanouna, après avoir été écoeuré par « Qui veut gagner des millions ? » où Enrico Macias et 95 % du public se sont lamentablement vautrés en répondant Dubai  à la question « Où va ouvrir le prochain Louvre, Dubai ou Abu Dhabi ? » alors qu’il s’agit d’Abu Dhabi. Evidemment.  (Explications du sympathique Enrico : « Dubai, parce que c’est le luxe, la folie des grandeurs »… Comme si culture signifiait démesure… **)
Bref, un coup de zappette, et je suis tombé sur « Empreintes » sur France5.
A priori, rien pour me retenir et tout pour me faire fuir: Le portrait du roi du luxe, Bernard Arnault avec le commentaire et la voix de Guillaume Durand… Et pourtant, je suis resté, resté avec « B.A » dans sa tour face au nouveau Shanghai, où il venait d’épater la Chine avec Dior, Vuitton et autres « marques » ; sur les traces de son passé : A Roubaix, dans les bureaux de Férinel, sa première société, dans la piscine  de la ville, transformée aujourd’hui en remarquable musée, à New York, pour évoquer son « exil » après la victoire de la gauche en 1981, puis son retour en France et aux affaires, grâce à la gauche et le « Enrichissez-vous » du Mitterrand d’après 1983… (Tiens, tiens… Serait-ce ce qui nous attend : Deux ans de démagogie pour faire « social » et ensuite, barre à droite toute pour se sortir de la faillite et alors, tant pis pour les laissés pour compte ? ).
Et « on » se laisse, je me suis laissé, séduire.
Et on croit Bernard Arnault quand il nous explique que sa fierté, c’est moins celle de sa réussite personnelle ( Je vous rassure, yachts, hélicos, châteaux, il a, mais, il ne montre pas, il ne montre SURTOUT pas !) que celle d’avoir su construire  le premier groupe mondial du luxe, et quelque part de défendre ainsi ce produit, ces produits de la culture française. Quand on y réfléchit, c’est vrai que LVMH fait infiniment plus pour notre cocorico national (et nos emplois) que les « tous aux abris derrière la ligne Maginot » d’une Marine Le Pen ou les « ne touchez pas aux acquis sociaux de 1945» d’un J.L Mélenchon».
Et puis comment ne pas en avoir plein les yeux quand on parcourt avec lui les vignes de Château-Yquem, ou le chantier de la fondation Louis Vuitton construite par Franck Gehry dans le bois de Boulogne. Comment ne pas en avoir plein les oreilles quand il nous explique le génie d’un John Galliano, lui dessinant sur un coin de son bureau en 10 mn, les 50 robes imaginées pour Dior. Mais comment il n’avait pas hésité une seconde à licencier le même Galliano après ses pétages de plombs anti-sémites d’il y a un an.
Et puis, le final est superbe. Au piano, physiquement, puisque le richissime roi du luxe semble avoir tous les talents (excellent joueur de tennis, de golf, musicien etc…) et cette conclusion, sur son sens de la famille, son attachement à son père : « On ne se remet jamais complètement de la mort d’un père ». Touché !
Alors bravo Empreintes, bravo France 5 *. Bravo et merci parce que j’en ai tiré plus d’enseignements sur notre pays, notre situation mais aussi notre génie, que toutes ces émissions de précampagne que je fuyais plus haut.
Nous vivons une e-poque formidable !

* Telerama n’a pas aimé à cause de Guillaume Durand qui co-signe ce documentaire. Pourtant, une fois n’est pas coutume, Guillaume Durand n’est jamais envahissant, résistant à cette tendance horripilante de tous ces confrères qui ne peuvent s’empêcher de se mettre en avant et en scène aux côtés de leur « sujet ».
C’est oublier aussi que le réalisateur de cet excellent portrait ( ok : Tout n’est pas dit, ni montré, blablabla…) est Gilles de Maistre, et en matière de réalisation, Gilles, c’est une garantie de finesse et de qualité , la qualité France… comme celle de LVMH, LOL !

** Et pour ceux qui l'ignoreraient, ci-dessous le Louvre Abu Dhabi (architecte Jean Nouvel)




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