Manuel Valls a beaucoup d’un Tony Blair. Et parions qu’il va
très vite aussi bien réussir que son prédécesseur (modèle ?) britannique.
L’impression de punch, de dynamisme, c’est ce que nous attendions tous. Finis les grandes déclarations, les comités
d’experts, les rapports sur ce qu’il faudrait faire. L’heure est à l’action.
Valls va réussir, parce qu’il n’y a pas d’autres
possibilités. Il va réussir, pas seulement devant l’Assemblée. Ca, c’est une
formalité, et il n’y a que les commentateurs pour créer un faux suspens autour
de « Obtiendra-t-il la
confiance ? ». Evidemment ! Pas fous les députés socialistes ou verts
pour prendre le risque d’une dissolution, de nouvelles élections.
Parions aussi que Valls sera populaire, qu’il aura la
confiance des sondages, surtout comparé au Premier Ministre sortant, ce qui, il
est vrai, n’est pas difficile.
Et puis Valls n’a pas fait l’ENA, et ça, consciemment ou
inconsciemment, c’est un bon point pour lui. Cela nous donne l’impression qu’il
sera moins technocrate et plus homme de terrain. Moins microcosme et plus
« Jean-Jacques Bourdin »
(MDR)! Même ses origines jouent en sa faveur: Espagnol, catalan, c’est
fun, branché, ça sent la playa et les ramblas, alors que les références prof
d’allemand de Jean-Marc Ayrault faisaient un peu tristounet … Remarquons
d’ailleurs que l’on insiste moins sur ses origines suisses. Lugano, ça fait
plutôt paradis fiscal et comptes bancaires anonymes…
Un Tony Blair français donc, mais avec quelques différences,
des différences notables.
Il ne succède pas à onze ans de Margaret Thatcher. Si Tony
Blair a réussi, n’est-ce pas parce que avant lui, la dame de fer avait fait le
ménage ? Personne ne souhaite à la France que les réformes indispensables
ne soient menées avec la dureté qui avait été celle du Thatchérisme. Mais la
droite au pouvoir, Sarkozy, Fillon, n’ont pas fait les réformes, ils les ont à
peine esquissées. Résultat : Contrairement à Tony Blair, Manuel Valls va
devoir sabrer dans les dépenses, et les dépenses sociales, et ce sera sans
doute douloureux.
Et puis, contrairement à Tony Blair, Manuel Valls n’est pas
soutenu par un parti socialiste qu’il aurait rénové à son image. Il avait bien essayé,
il y trois ans, avec les primaires socialistes, mais n’avait entraîné que 6 %
des militants. Comment pourra-t-il réformer à la fois la France et le
parti ?
Enfin, le Président n’est pas la reine Elisabeth: Il
gouverne. Et même si François Hollande
a tout intérêt, comme nous tous, à ce que Manuel Valls réussisse, pas
trop quand même… Car 2017, c’est demain. Et l’on risque de voir très vite deux
ambitions présidentielles entrer en concurrence.
Nous vivons une e-poque formidable.
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