« Plutôt être nu
que …rester silencieux »: Au Venezuela, des centaines d’opposants se
sont mis à publier leurs photos d’eux, tout nu, sur les réseaux sociaux, et
notamment twitter, que le gouvernement vénézuélien a essayé de bloquer, sans
succès. Les « desnudos »
veulent attirer l’attention sur la répression sanglante qui en deux mois a fait
plus de 50 morts et 500 blessés.
Ces publications dénudées sont nées début avril, après que des
« colectivos », des groupes de civils armés, partisans du régime,
aient été filmés en train de tabasser et mettre tout nu, un des étudiants qui
manifestaient à l’Université de Caracas. Mais cela fait maintenant des mois,
depuis l’élection contestée de l’actuel président Nicolas Maduro, après la mort
d’Hugo Chavez, que les vénézueliens protestent contre les pénuries, notamment
alimentaires, les coupures d’électricité, l’inflation, la violence.
L’insécurité a explosé: 3 fois plus d’homicides au Vénézuela qu’en Colombie, 25
fois plus qu’au Chili !
Une conférence de dialogue national vient de s’ouvrir à
Caracas, mais il a fallu qu’elle soit « imposée » par les pays
voisins , Colombie, Brésil, Equateur ainsi que le Vatican. Car toute l’Amérique
latine s’inquiète de l’effondrement de ce pays qui était autrefois le plus
riche de la région, assis sur les plus grandes réserves de pétrole du monde, où
le niveau de vie et d’éducation était le plus élevé ; Qui était aussi
l’une des plus anciennes démocraties parlementaires d’Amérique Latine, avec une
presse variée, indépendante.
Le Venezuela paie vingt ans de révolution
« bolivarienne » (d’après Simon Bolivar, le héros de l’indépendance
des colonies espagnoles , il y a deux cents ans). Une révolution qui voulait
imiter Castro à Cuba, au moment où plus personne à Cuba ne croit plus à la
révolution marxiste. Dans un premier temps, l’argent du pétrole a été distribué
aux classes populaires, ce qui a permis à Hugo Chavez, un ancien militaire
putschiste, élu en 1998, d’entretenir sa clientèle électorale. Mais au
détriment des investissements productifs. Les cadres et ingénieurs du secteur
pétrolier vénézuelien, qui étaient parmi les plus réputés du monde, sont tous
partis, la production du pétrole et ses revenus se sont effondrés.
Il y a peu à attendre du président Nicolas Maduro, élu après
la mort de Hugo Chavez. Il reste campé sur les positions idéologiques révolutionnaires
de son prédécesseur. Pour lui, tous les opposants ne seraient que des
provocateurs à la solde de l’impérialisme yankeee. Cela « sonne »
très Cuba années 1960. D’ailleurs, l’un des derniers soutiens de son régime est
Cuba, de Raul Castro. Cuba, qui y trouve un intérêt puisqu’elle
« troque » le pétrole qu’elle n’a pas, contre médecins ou enseignants
qu’elle n’a plus les moyens de payer chez elle !
Au fait où sont-ils aujourdhui les défenseurs de la Révolution
vénézuelienne, comme Jean-Luc Mélenchon qui il y a un an déclarait : « Ce qu’est Chavez ne meurt jamais ! » ?
Ou l’ancien ministre des Outre-Mers, Victorin Lurel qui déclarait : « Chavez, c’est De Gaulle plus Léon Blum »
ou encore : « Le monde
gagnerait à avoir plus de dictateurs comme Chavez » : A poil avec
les manifestants vénézuéliens ?
Nous vivons une e-poque formidable !
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