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mercredi 25 juin 2014

Le mythe du Maracanã: Mais ça c’était avant.

Maracanã: En 1950          aujourd'hui, après la reconstruction
#seleção#Brésil#Coupedumonde#EdF#maracanã#rio
Depuis quelques jours, tout le monde fantasme sur « l’enceinte mythique» du Maracanã de Rio. « Mythe », c’est bien le mot. Car le nouveau Maracanã n’a plus rien à voir avec l’ancien stade. Si ce n’est l’enceinte extérieure, qui a été classée monument historique.
L’ancien Maracanã avait été construit en 1950.  Comme pour les stades de la Coupe du Monde d’aujourd’hui, des retards monstrueux s’étaient accumulés, et des milliers d’ouvriers, souvent « importés » du Nord-est du Brésil avaient dû travailler nuit et jour pour achever le stade. Un chantier pharaonique qui n’était pas allé sans son lot de morts. Mais à la différence d’aujourd’hui, les travaux ne s’arrêtaient même pas lorsqu’il y avait des accidents. On raconte que certains ouvriers tombant dans les formes des piliers ont été même enfouis sous les tonnes de béton dont on ne stoppait pas le coulage.
Mais au final, le résultat était là: Le stade plus grand du monde, 200 000 spectateurs, le dixième de la population de Rio de l’époque !
Le Brésil marquait son entrée dans la modernité, parmi les futurs grands du monde.
Le Maracanã, c’était aussi une ambiance due en grande partie à cette particularité, les 120 000 places debout de l’anneau inférieur: Des places peu chères, qui permettaient aux plus modestes de venir voir les matchs. Des places gratuites si le stade n’était pas plein à la mi-temps. Et puis les vibrations des tambours des batucadas qui vous saisissaient même à l’extérieur du stade. Il n’y a pas un habitant de Rio, quelque soit son niveau social, qui ne soit allé au Maracanã, au moins une fois dans sa vie.
Bien sûr, le Maracanã avait vieilli, il sentait la pisse, certains piliers s’effritaient. Il devenait dangereux. Et Le Brésil l’a donc mis aux normes, modernisé, sécurisé, mais pour beaucoup… aseptisé. « Sem graça », sans charme, voilà ce que regrettent les spectateurs qui d’ailleurs sont beaucoup moins nombreux à remplir le Maracanã, comme tous les autre stades du Brésil. C’est l'effet télé et internet ; Qui n’a pas son écran plat, y compris dans les favelas ?
Et puis seulement 75 000 places, certes assises, mais plutôt chères, et puis des loges VIP, comme le long du sambadrome pour le carnaval. .
Le Maracanã est à l’image du Brésil d’aujourd’hui, plus riche, avec toujours des différences sociales gigantesques, modernisé, aux "normes »mondiales, mais moins exotique..
Il reste le mythe. Avec ce nom qui chante : Maracanã. Et ça c’est formidable : Tant mieux si les touristes s’y précipitent.
Au fait, toujours cet accent tilde ~ mais cette fois-ci sur le ã final. C’est simple, cela indique que l’accent tonique est sur la dernière syllabe. On dit donc Ma-ra-ca-na. Et pas Maracagna , on n’est pas en Espagne !

Playlist du blogodinho :
La vidéo du but mythique de Pelé en 1961.
Une plaque a même été apposée qui célèbre le « gol de placa », le plus beau but dans l’histoire du Maracanã et peut-être de l’histoire du foot.



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