Humour brésilien: "Dilma Rousseff, 3ème femme la plus puissante du monde". "Super", répond la corruption... |
Beaucoup d’étoiles,
beaucoup de projecteurs se sont éteints au Brésil depuis le 13 juillet.
D’abord les étoiles du maillot
de la « seleção » pour laquelle ce mondial à la maison
s’est transformé en cauchemar.
Et puis les lumières des
médias du monde entier qui sont déja passés à autre chose. C’est la loi de
l’actualité : Une info chasse l’autre.
Nos confrères se sont
battus pour aller couvrir le mondial au Brésil. Il faut dire que sans faire injure aux russes et aux qataris, c’était plus fun
que les "Mondial" à venir en Russie puis au Qatar…Quoique on ne sait jamais: Les fanfest sur les plages du Golfe entre Arabie Saoudite et Iran pourraient s’avérer
originale, non ?. Aujourd'hui, tout le monde est rentré, avec plein de sable sur leurs tongs "Hawaianas" et avec dans les yeux au moins
autant d’étoiles qu’il y en a sur le drapeau brésilien. Au fait, il y en a combien d'étoiles?
Il y en a 27: Elles représentent
les Etats de cette République fédérale grande comme les Etats-Unis. Elles sont disposées comme le ciel au-dessus de Rio, à 20 h30, le 15 novembre 1889, le soir de la proclamation de la République.
Super symbole, non ?
Sur ce plan - symbole, image - le Brésil aura gagné son opération «séduction», même si
c’était déjà gagné d’avance. Le monde entier a apprécié la beauté des stades, l’ambiance chaleureuse
dans ce Brésil « pays du foot ».
Mais
où sont passés tous ces commentateurs improvisés spécialistes du Brésil qui
nous annonçaient que « Não vai ter
Copa », que la Coupe du Monde n’aurait pas lieu, qu'on ne pourrait pas
jouer dans les stades parce que le
Brésil était en retard etc… ? Rappelons encore une fois, que cela fait des siècles que le
Brésil est en retard, et que pourtant il avance. Il compense ses lacunes par le
« jeitinho », la
débrouillardise, l’improvisation… avec une foi en l’avenir, un optimisme - c’est
vrai, souvent excessif - mais qui en font aujourd’hui la sixième puissance
économique du monde, bientôt la 5ème ou la 4ème devant la France.
En
1960, le gouvernement avait construit Brasilia en 1005 jours. Rien n’était prêt
quand gouvernement et ambassades y ont emménagé. Aujourd’hui, qui conteste la
réussite de cette capitale, non seulement comme geste architectural symbolisant le
Brésil moderne, mais aussi comme métropole participant à cette fameuse
« conquête » de l’Ouest brésilien, de l’intérieur du pays ? D'ailleurs, cette volonté
d’aménager son espace explique pourquoi autant de stades et
d’infrastructures ont été construits, deux fois plus que nécessaires. Car toutes les régions du Brésil ont été servies, et dans vingt ans toutes ces villes
auront doublé ou triplé de population.
Où
sont également tous ces experts qui nous annonçaient une vague de
suicides et de violences suite à la défaite, non plutôt à la déculottée
footballistique de la seleção?
Encore
une fois nous avions une vision folklorique de ce nouveau « grand »
qui a plus changé en 30 ans qu’en un siècle !.
Oui,
les brésiliens vont manifester leur mécontentement. Mais sur le plan économique
et politique, car leurs responsables n’ont pas été à la hauteur des promesses
et des sommes considérables qui ont été gaspillées. Ils devront rendre des
comptes.
D’abord
dans les urnes: La campagne électorale a recommencé dés le coup sifflet final
Dimanche soir. Elle risque d’être très, très chaude pour le gouvernement de
Dilma Rousseff, qui n’a pas le charisme de son prédecesseur Lula, et qui semble
incapable de donner du tonus à l’économie du pays.
Et
puis devant les tribunaux. Car pendant le mondial, les juges ont continué leur
travail. Ce sont plusieurs responsables de grandes entreprises publiques, de
ministres qui sont mis en cause dans des affaires, des scandales, de corruption. L’ancien chef de cabinet du président Lula a même été condamné à
une peine de prison ferme. La corruption, le clientélisme, une administration
inefficace, voilà encore des chantiers sur lesquels le Brésil est en retard,
mais auxquels il s’est attaqué.
Une
nouvelle preuve que le peuple brésilien n’est plus une bande de «gentils»
indigènes que les touristes européens aimaient voir danser le samba ou jouer au
foot pieds nus sur les plages de Rio.
La
Coupe est finie, mais le Brésil, lui, n’est pas fini. A suivre !
Dernier titre de la playlist du blogodinho :
Sob o mesmo ceu. Sous un même ciel
de Lenine, qui, comme son nom l'indique (LOL!), est un des plus grands chanteurs brésiliens actuels. Prenez le temps et le plaisir d'en écouter les paroles...
Sob o mesmo céu
Cada cidade é uma aldeia
Uma pessoa!
Um sonho, uma nação
Sob o mesmo céu
Meu coração
Não tem fronteiras
Nem relógio, nem bandeira
Só o ritmo
De uma canção maior...
Brasil!
Com quantos Brasis
Se faz um Brasil?
Com quantos Brasis
Se faz um país?
Chamado Brasil!
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