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samedi 21 avril 2018

Droit du sol, droit du sang : Erreur au-delà de la Manche, vérité en de ça ?

Des milliers d'immigrés antillais installés depuis des dizaines d'années deviennent apatrides !
Depuis quelques semaines, la Grande-Bretagne est secouée par un nouveau scandale qui éclabousse Theresa May et le parti conservateur. Non pas les dernières révélations des demi-frères et sœurs de Meghan Marckle. Furieux de n’être pas invités au Royal Wedding qui aura lieu le 19 mai, ils se répandent dans la presse people. Non. Il s’agit de l’affaire Windrush.
Vous n’en n’avez pas entendu parler ? Normal. Beaucoup de britanniques non plus, pendant longtemps, y compris les premières personnes concernées, les immigrants antillais « importés » en Grande-Bretagne sur le bateau « Windrush » en 1948 pour aider à la reconstruction du pays. Entre 1948 et 1973, ils seront 550 000 à venir des Antilles Britanniques. Ils sont la « génération Windrush».
Et c’est là où la subtilité du droit anglais en matière de nationalité intervient. Oui au temps de l’Empire, les anglais se considéraient (se considèrent ?) comme une « happy breed of men » une sorte de race, née pour dominer le monde. Et ils avaient pris soin de faire le distinguo entre citoyens britanniques et sujets britanniques et toute une série de sujets de seconde classe pour régir les territoires britanniques d'outre-mer et des ex-colonies. 
Lorsqu’en 2012, Theresa May, alors ministre de l’intérieur, durcit les conditions des contrôles de nationalité et d’immigration, des dizaines de milliers de la « génération Windrush » se retrouve sans statut. Ceux qui n’avaient pas fait régulariser leurs papiers - en Grande-Bretagne il n’y a pas de carte d’identité - sont menacés d’expulsion vers des pays d’origine qu’ils ne connaissent pas. Et l’on découvre même qu’une partie de leurs dossiers ont été tout simplement détruits. 
Ça fait tâche alors que se réunit à Londres le sommet du Commonwealth autour de la reine Elisabeth qui fête ses 92 ans. 
Le scandale « Windrush » devrait faire réfléchir toutes celles et ceux qui, en France, ne rêvent que de « suppression du droit du sol ». Ces tripatouillages risqueraient de créer aussi chez nous des situations inextricables avec l’instauration de citoyennetés à plusieurs vitesses. A l’instar de ce qui arrive Outre-Manche. Et qui ne semble pas avoir réglé les problèmes de sécurité. La Grande-Bretagne ne semble pas moins exposée que nous aux menaces du terrorisme islamique. 
Et puis il faudrait arrêter de nous mentir : Le droit du sol automatique n’existe pas en France. Il ne suffit pas de naître en France pour être français. Il faut à 18 ans, habiter en France, et y avoir vécu durant au moins cinq ans depuis l’âge de 11 ans. 
Combien de fois faudra-t-il le répéter pour détruire cette fake newsau sujet du soit-disant droit du sol généreux français ? 
Nous ne sommes pas Outre-Atlantique, où quelques soient les rodomontades de Donald Trump, toute personne née aux États-Unis est citoyenne américaine même si ses parents sont étrangers. Ça c’est le vrai droit du sol. Et c’est même le XIV ème amendement de la Constitution.



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