Paperblog

samedi 30 juin 2018

La Coupe du monde, parenthèse enchantée

Même au Kiezbiergarten à Paris, on se passionne pour la Coupe du Monde, même sans Mannschaft 

Est-ce l’effet Coupe du Monde ? 
L’arrivée de l’été -enfin- après des semaines de pluies, orages et giboulées, les cafés qui ouvrent leurs terrasses, les vêtements qui libèrent les corps et d’un coup le spectacle de la rue qui donne le sourire, la perspective des vacances – du moins pour les 60 % de français qui peuvent en prendre - sans doute, peut-être, un mélange de tout cela : Depuis quelques jours, il y a comme de la légèreté et de la gaieté dans l’air. 
On remonte une rue et de cafés en bars, on peut suivre au son les rebondissements d’un match : Ooohhh ! Aaaahhhh ! Noonnn ! On passe une tête : Il y a coup-franc ? C’est carton jaune ? Personne ne s’offusque, les barrières s’effacent. Il n’y a plus les fans de foot et les autres, les spécialistes qui discutent compo et les béotiens, il n’y a même plus vraiment de drapeaux. Tout le monde est bleu, bien sûr, mais on pleure pour la Tunisie, c’est dur quand même pour eux ; pour le Sénégal, se faire éliminer pour 2 cartons jaunes de différence ; on s’enflamme pour l’Uruguay, Cavani, la Céleste qui marque 5 buts et n’en encaisse aucun ; les Portugais qui passent tout juste, mais Ronaldo, Ronaldo ! On admire les diables rouges belges, la Nati suisse. Quant à l’Allemagne éliminée, on oublie très vite, et aussi les réactions de « Schadenfreude » de joie malsaine et méchante, qui de Mélenchon aux Brésiliens et aux Italiens se réjouissent du malheur de la Mannschaft. Et puis l’Argentine : Y penser toujours, en parler jamais. Elle se traîne, mais bon, Messi, Di Maria. Si par malheur ou par logique… mais chut !
Profitons encore de ce mondial russe qui est un succès : les russes font l’unanimité avec leur accueil, la beauté de leurs villes que le monde découvre. En plus Kazan ou Ekaterinbourg par 30 °C, c’est plus sympa que par – 30. Et cerise sur le prianik, même la Russie va en 8 ème de finale ! Et vous avez remarqué : Poutine brille par son silence. Il engrange. Il n’a rien à faire. Donald Trump s’en charge pour lui en s’attaquant à ses alliés et amis. 
Poutine ne cause pas, il avance ses pions. Comme en Syrie où il bombarde les « rebelles ». Et ils laissent les européens se diviser, nous qui jouons à chat pitre avec les bateaux de réfugiés. Triste car tout cela n’est pas un jeu et risque de mal se finir. 
La parenthèse enchantée va donc se refermer. Peut-être très vite, si les bleus …, mais chut ! … de toute façon, tout sera terminé le dimanche 15 juillet au plus tard, avec le coup de sifflet final. 
Ensuite retour aux réalités. 
A la grève de la SNCF, qui se termine ou pas en eau de boudin. Aux réformes en tous sens. Comme celle des retraites où l’on ne sait plus très bien à quelle sauce les veuves seront mangées ; à la réforme de l’apprentissage, à la réforme, c’est-à-dire à la réduction des APL, ou des contrats aidés. Au 80 km/h sur les routes. Au prélèvement à la source. 
Et comme le chantent les brésiliens avec Vinicius de Moraes, à propos du carnaval : Tristeza não tem fim Felicidade sim. Le bonheur des pauvres est la grande illusion du carnaval. La tristesse n’a pas de fin, le bonheur, si. 
En attendant : Que la grande illusion de cette parenthèse enchantée continue !


Aucun commentaire:

Archives du blog