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mercredi 13 mai 2009

FAUT QUAND MEME PAS POUSSER BENOIT XVI DANS LES ORTIES NAZIS !!!!

Et voilà c’est reparti : Parce qu’une nouvelle fois le Pape n’a pas été à la hauteur de ce que l’on attendait d’un pape en visite en Palestine, on ressort les amalgames qui en feraient un nazi voire un criminel de guerre.
Ce n’est malheureusement plus un secret, ce pape-là n’est pas un as de la communication, surtout après Jean-Paul II qui lui était orfèvre en la matière.
C’est embêtant, à une époque où justement la communication est au centre de notre monde, et où souvent la forme du message l’emporte sur le fond et la réflexion.
C’est très embêtant, car l’Eglise catholique par son organisation centralisée et hiérarchisée rassemblant plus d’un milliard de fidèles
exerce un magistère moral incontournable. Un faux-pas de son chef a, de fait, plus de résonnances que celui d’un imam, d’un pasteur, ou d’un rabbin même de premier plan.
Critiquer les prises de position de l’Eglise catholique est évidemment tout à fait possible, absolument non critiquable, voire même souhaitable et fait partie du débat démocratique. Faut-il pour autant en appeler aux vieux clichés concernant l’Allemagne et les allemands ? Qui seraient tous de vieux nazis qui s’ignorent ou qui s’oublient ?
Or justement, même si Benoit XVI qui avait 12 ans en 1939 n’a pas été un héros de la résistance antinazie, s’il l’avait été il ne serait sans doute plus de ce monde, exécuté à la hache comme Hans et Sophie Scholl du mouvement « La Rose Blanche », tout indique qu’il a grandi dans un milieu profondément antinazi car catholique militant. Son père officier de police avait préféré être muté puis prendre sa retraite plutôt qu’être enrôlé dans l’appareil nazi. Lui-même avait choisi d’entrer au séminaire ce qui en faisait aux yeux des nazis un mauvais allemand.
Benoît XVI n’a rien à voir avec un Kurt Waldheim, secrétaire général de l’ONU puis Président de l’Autriche qui prétendit avoir « une conscience pure » alors qu’il était prouvé qu’il avait été officier de la Wehrmacht dans les Balkans et au minimum témoin de massacres et de déportations. Ni avec un Kurt Kiesinger, adhérent au parti nazi dés 1933 mais qui, après guerre, put mener une brillante carrière et être élu chancelier en 1966 jusqu’à ce que Beate Klarsfeld en le giflant publiquement aux cris de « Kiesinger, nazi, démissionne » ne l’envoie aux oubliettes de la vie politique allemande.En traitant Benoît XVI de « Panzer-Kardinal », décidément ces clichés sur les allemands sont vraiment relouds !, en laissant entendre que ce serait un vieux nazi, on nuit au vrai débat : celui qui porte sur sa morale, sa doctrine, sa manière de porter le verbe de l’Eglise catholique. Et là effectivement il y a beaucoup à redire, même si, finalement, cela concerne avant tout les catholiques pratiquants qui devraient s’occuper de régler cette question entre eux.

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