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mercredi 27 mai 2009

Martine et Ségolène vont en bateau. Le P.S tombe à l’eau. Qu’est-ce qu’il reste ?

Martine et Ségolène vont en bateau. Le P.S tombe à l’eau. Qu’est-ce qu’il reste ?... Besancenot, ou bien Mélanchon, ou bien encore Bayrou ! En tout cas rien de très bon, non seulement pour les socialistes, pour l’opposition mais surtout pour le fonctionnement « normal » de la démocratie. Si l’on ne veut pas « désespérer Billancourt », l’expérience prouve qu’il est indispensable que face à une majorité, quelqu’elle soit, surnage une opposition forte et crédible. Et la campagne pour les élections européennes démontre une nouvelle fois que ce n’est pas le cas.
On peut critiquer les médias qui mettraient en avant la politique « people », la guerre des « ego » au détriment du débat d’idées ( ?). Ce n’est pas entièrement faux mais là aussi l’expérience prouve que c’est lorsqu’on est à court d’idées justement, qu’il est de bon ton, et totalement démago, de rendre les médias coupables de tous les maux. Alors qu’ils ne sont que les caisses de résonnance, les loupes grossissantes des dérives, des dissensions de nos sociétés. Est-ce la faute des médias, si ceux qui pouvaient apparaître comme porteurs d’un nouveau souffle, qui auraient pu incarner la relève, des Manuel Valls par exemple, semblent avoir disparus dans le triangle des Bermudes ? Et où en sont les « minorités visibles » ? Apparemment en tout cas pas ou pratiquement pas en tête des listes socialistes pour ces élections !
Face à ce qui est notre principale préoccupation, la situation économique, la « crise », quelles propositions ? Lorsque cet automne il y avait le feu et que le gouvernement était à la manœuvre, en bien ou en mal, il a fallu attendre fin janvier pour que le P.S annonce son contre-plan « anti-crise »… Quelle réactivité ! Après avoir porté aux nues le Président du gouvernement espagnol José-Luis Zapatero, les socialistes français sont étrangement silencieux quand celui-ci supprime l’impôt sur les grandes fortunes, durcit les conditions d’immigration en Espagne, brutalement confrontée à une explosion du chômage après dix ans de croissance accélérée, ou quand il supprime la publicité sur la télévision publique espagnole et pratique des coupes sombres dans l’emploi public.
Au fait, la suppression de la publicité sur notre télévision publique se révèle être plutôt une bonne opération pour France Télévisions dont les audiences sont en hausse alors que les grandes chaînes privées ont du souci à se faire. Ce n’était peut-être pas prévu – la « crise » est passée par là – mais ce qui était présenté comme un cadeau du pouvoir à TF1 s’est transformé en cadeau empoisonné… Le reconnaître serait tout à l’honneur de l’opposition. Comme le serait de ne plus s’accrocher aux 35 heures, mesure qui n’est peut-être pas la position la plus porteuse d’avenir, la plus efficace pour relancer l’activité des entreprises et la création d’emplois. Les 35 heures… Sur le papier, ce n’était pas idiot de penser que partager le travail serait un moyen de sortir des millions de personnes du chômage, mais les faits, et en économie notamment ils sont têtus, ont démontré que cela ne marchait pas comme ça, et que le travail n’était pas comme un gâteau que l’on pouvait découper en parts.
Continuer à interpréter la « crise » actuelle, et presque s’en réjouir, comme la « fin du capitalisme » est confondant de naïveté. Car pendant ce temps, le reste du monde, capitaliste, mais qu’est-ce que cela veut dire aujourd’hui ? continue à tourner, la croissance des économies asiatiques se maintient même si elle est un peu moins rapide, des entreprises saisissent des opportunités, rachètent leurs concurrents, des pays se transforment sans pour autant brader leurs systèmes de protection sociale ou d’éducation, comme l’Allemagne, et se mettent en situation de rebondir quand, dans quelques mois, l’économie mondiale sortira de la crise. Parce que nous sortirons de la crise, la question étant de savoir si notre pays en sortira aussi rapidement que les autres.
Dans ce contexte, savoir si ce soir Martine va embrasser Ségolène et/ou l’inverse est vraiment un non-évènement.

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