Paperblog

vendredi 29 mai 2009

MEFIONS-NOUS DE NOS ENFANTS !

C’est comme dans « LE VILLAGE DES DAMNES », ce film anglais des années 60, où des bambins aux têtes blondes, avec d’étranges dons de télépathie, éliminent les adultes qui se mettent sur leur chemin.
Dans le film, ça se termine bien, les adultes auront le dessus. Mais dans nos écoles ? Suffira-t-il d’installer des portillons pour détecter non seulement les cutters mais également le manque de repères des parents, la disparition du « respect », le naufrage des familles ?
Ca sonne ringard, dit comme ça.
Pourtant, je ne sais si vous avez eu la chance d’aller en Polynésie, mais Tahiti et autres îles sont le territoire de la République où il y a le moins de violences, d’incivilités, de vols, de crimes de sang. Pourquoi ces très bons chiffres ? Ont-ils ça « dans le sang » ? Pas du tout ! Il suffit de survivre aux cuites à la bière le Samedi soir à Papeete, qui sont tout sauf "non-violentes"!, pour se rendre compte qu’ils ont (avaient ?) surtout ça « dans l’éducation ». Jusqu’à présent, les familles, le voisinage, l’ensemble de la société conditionnaient, transmettaient des principes d’éducation, de politesse qui laissent sans voix celui qui débarque tout juste de Paris, et même de Neuilly-Auteuil-Passy.
En Polynésie, personne ne rentre dans un magasin, un hypermarché, un bus, au bureau sans saluer longuement et en deux langues « Bonjour, Ia Orana ». Rebelote, au moment du départ et des remerciements : « Au revoir, Nana, Maururu ».
L’autre jour à Paris, le conducteur du bus m’a rappelé. J’ai cru que j’avais commis un méfait. Non, il voulait me remercier parce qu'en montant je lui avais dit « Bonjour » et que j’étais le seul… J’ai regardé le bus qui était plein… Il y avait de tout, des enfants à tête blonde (ou pas) jusqu’à des seniorettes à tête blanche (ou pas)… Comme quoi l’exemple qui devrait venir de haut, des adultes, a dû se perdre en route.
C’est comme cette amie, algérienne d’origine, plutôt carré Hermès à Passy que sketbas à Poissy, qui racontait qu’elle ne pouvait s’empêcher de réagir quand elle voyait des beurs ou des beurettes, comme on dit, mal se conduire dans le métro ou le RER, squattant des places, mettant les pieds sur la banquette, voire même fumant au milieu du wagon et pas uniquement des cigarettes. Et en français comme en arabe, elle ne se privait pas de les « recadrer » sur le thème : « Vous nous mettez la honte. Vous feriez ça chez vous ? Chez votre mère ?» Et ça marche, en tout cas jusqu’à présent, même s'il est vrai que ses proches lui conseillent de la fermer plutôt que de prendre un mauvais coup.
Les leçons de tout cela : Parions que la fouille des cartables ou les portails détecteurs de cutters ne suffiront pas à ramener la sécurité dans nos maternelles. Il faudrait plus. Non pas organiser des séjours pédagogiques pour l’ensemble des écoliers français à Moorea, Bora Bora ou Rangiroa (quoique… !) mais mettre les adultes, les parents, les familles face à leurs responsabilités, pas toujours très agréables à assumer : Dire non, faire preuve d’autorité, transmettre des principes moraux, des valeurs. Ne pas laisser à la seule Ecole, aux seuls enseignants le soin d’éduquer… Le retour des parents: Plus facile à écrire qu’à faire, beaucoup d’entre nous étant à l’image de Jean-Jacques Rousseau. Vous savez: Jean-Jacques qui trainait entre Saône et Rhône, le nez en l’air et la libido débridée, l’auteur de « L’Emile » et autres livres superbes sur «Comment éduquer vos enfants » (A la fin du XVIII° siècle, on formulait les choses de manière plus élégante). Ses principes qui remettaient en cause l’autorité, l’éducation traditionnelle ont fortement influencé deux cents ans plus tard nos éducateurs, nos pédagogues, ceux que l’on brocarde comme «soixante-huitards ». Eh ! bien, Rousseau était un père épouvantable, totalement absent et démissionnaire. Comme quoi, il faut se méfier de tous ceux qui disent « Y’a qu’à faire ceci, Y’a qu’à faire cela » alors qu’en fait, c’est surtout : « Faîtes ce que je dis, pas ce que je fais ». Entre les trois heures de transports quotidiens, le chômage, les factures, les problèmes de couple, nos sexualités à épanouir, la perte de nos repères et maintenant la crise, c’est pas si simple que cela d’apprendre à être parents.

Aucun commentaire:

Archives du blog