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samedi 23 avril 2011

Royal wedding : Comment y échapper ?


C’est comme pour les sondages qui font les élections avant même que nous ayons voté (suivez mon regard, et il va jusqu’à Balladur et Jospin…), il paraît que « on » va être 2 milliards et demi à suivre en direct le mariage princier ( pour ceux qui ne seraient pas au courant, mais est-ce imaginable ?, ça se passera à Londres Vendredi prochain)
Eh! non, Albert (de Monaco), il ne s’agit pas du tien, de mariage ! Franchement, côté médiatisation, tes parents Rainier et Grace avaient mieux réussi leur coup. Il faut dire que Grace Kelly avait été l’égérie d’Alfred Hitchcock, et en matière de mise en scène du suspens, on ne pouvait pas trouver meilleur maître.
Donc, cela faisait plus de dix ans qu’était annoncé et constamment remis ce qui devait être le mariage du siècle: Albert et Charlene. Dix ans que montait l’insoutenable suspens : Mais quand va-t-il enfin l’épouser ? Dix ans d’efforts pour que la promise, Charlene, puisse enfin arriver à entrer dans la robe bleue mythique de la princesse Grace, et donc à faire la couverture de Paris-Match, Charlene, certes aussi blonde et belle que Grace Kelly, mais malheureusement avec des hanches et des épaules d’une nageuse de brasse; Dix ans d’efforts aussi pour changer l’image vieillissante de Monaco : En la  faisant entrer aux Nations-Unies et au Conseil de l’Europe; En la « positionnant » sur le créneau du développement durable, au prix d’un voyage du Prince Albert au Pôle Nord, ce qui est quand même nettement moins fun qu’une escapade à Ibiza ou Miami Beach ; Après avoir réussi une géniale campagne de pub « Monaco, un rôle à part dans le monde» où par un habile effet optique le rocher de 2km2 paraît plus grand que l’ensemble des autres pays européens réunis (2 millions de km2) ; Dix ans qui devaient être couronnés par la cerise sur le gâteau, l’événement « in », « vip », « glamour », de l’année: Le mariage d’Albert. The mariage ! Le dir’com de Monaco rêvait déjà de mondiovision, et patatras: La perfide Albion torpille Monaco. Sans consultation, sans crier gare, sans passer un coup de fil à Albert, Windsor annonce le mariage de William, possible futur roi d’Angleterre, ce qui est quand même autre chose que prince de Monaco, même si, comme on sait, tout n’est pas qu’une affaire de taille.
D’un seul coup, les rêves médiatiques s’écroulent, les audiences télé espérées doivent être révisées à la baisse, plutôt au niveau de ceux des matchs de l’Equipe de France en Afrique du Sud qu’à celui d’une Finale de la Coupe du Monde. J’imagine que l’ensemble de l’équipe communication de la Principauté a dû être jetée fissa du haut du Rocher de Monaco (ce qui n’est pas très dangereux, les requins y sont moins nombreux que les yachts et les fonds marins y ont été étouffés par la caulerpa, cette algue invasive dont nous a fait cadeau à la suite d’une erreur de manipulation, l’aquarium du « Musée océanographique, Fondation Albert 1°, Prince de Monaco »).
C’est rageant. Il y aurait de quoi pour Monaco déclarer la guerre à l’Angleterre. Ou reprendre en chœur la chanson de corsaires « Le 31 du mois d’Août… etc… Et merde pour le roi d’Angleterre, qui nous a déclaré la guerre ! »…
Donc, « on » va être plusieurs milliards vendredi prochain à suivre le mariage de William et Catherine en direct… Sans moi ! Même s’il n’en reste qu’un à ne pas s’intéresser aux Windsor, ce sera moi ! (Windsor? Tu parles, jusqu’à la Guerre 14-18, ils s’appelaient Saxe-Cobourg, et étaient plus allemands qu’anglais !).
Mais comment faire pour éviter le tsunami ?  Même au Japon l’ampleur de la vague a mis les centrales nucléaires sous les eaux. Comment faire pour ne pas tomber au gré du zapping sur « l’événement » puisque tous les médias français, tous sans exception, vont y consacrer toute la journée ?
D’abord tôt le matin n’écouter aucune radio, ni aucune télé. Ne regarder aucun kiosque à journaux.
Fuir ? A des milliers de kilomètres. Le Sahara ? Pas mal, d’ailleurs c’est ce que vont faire des amis londoniens… C’est dingue quand on y pense: Déserter son appart à Londres, le jour où le monde entier veut y être !
Autre solution: Se faire un programme vidéos à la carte, et on peut même le choisir à la sauce anglaise: Se revoir des Stanley Kubrick : « Barry Lindon », ne serait-ce que pour les choix de musiques, ou bien « Orange mécanique », incroyablement prémonitoire. Et pour tenir la journée, on peut continuer avec James Ivory et « Retour à Howards End », ah ! Ces acteurs anglais, Anthony Hopkins, Emma Thompson.. Et puis encore, avec les mêmes, « Vestiges d’un jour »…Et enfin, finir la journée avec un roman de David Lodge : « La chute du British Musem », ou, l’un de mes préférés : « Thérapie »… : En matière d’auto-dérision, d’humour au second degré, ils sont vraiment les meilleurs, ces anglais…
Mais ce n’est pas parce que je m’intéresse plus à ce qui se passe au Japon, en Côte d’Ivoire ou en Libye, qu’à Buckingham Palace que je ne me tiendrai pas informé de ce qui va retenir l’attention de milliards de personnes. Et je l’avoue, à la faveur d’un rendez-vous chez le dentiste ou chez le coiffeur, je me jetterai, of course, avec délectation sur « Point de vue - Images du monde ». Un hebdomadaire que l’on a tort de sous estimer, ses journalistes n’ont pas leur pareil pour pratiquer le « name droping », manier l’art de l’éloge assassin, écrire avec un humour au second, troisième ou même, quatrième degré. C’est « L’hebdomadaire de l’actualité heureuse » et ça, c’est exactement ce qu’il nous faut. Comme pour des milliards de téléspectateurs, qui pendant 24 heures, ne penseront plus à la réalité, une réalité pas forcément très réjouissante.
Nous vivons une e-poque formidable.

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