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samedi 11 février 2012

Ce n’est pas MERKEL qui nous menace, c’est plutôt ALZHEIMER…


Georges Clémenceau
Jules Ferry

«Quels sont les premiers signes de la maladie d’Alzheimer ?
- Euh! Je ne m’en souviens plus.
- Eh! bien, ça commence comme ça !»
Cette vanne rappelle que la perte de mémoire est une des premières manifestations de la maladie d’Alzheimer…
Or, aujourd’hui, Il semble que l’absence de mémoire guette nos politiques, de droite comme de gauche.
Ce n’est pas donc pas Merkel, mais plutôt Alzheimer qui menace la France…
Ainsi, prenez le texte suivant : ( Merci à mon ami de toujours, Alex, professeur d’Histoire-Géo à Cayenne 1, qui me l’envoie). C’est un extrait d’un échange à l’Assemblée Nationale 2 :
Orateur n°1 : « Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! … Il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures ... Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures... »
Réponse orateur n°2 :
« Races supérieures ! Races inférieures ! C’est bientôt dit. Pour ma part, j’en rabats singulièrement depuis que j’ai vu des savants allemands démontrer scientifiquement que la France devait être vaincue dans la guerre franco-allemande, parce que le Français est d’une race inférieure à l’Allemand. Depuis ce temps, je l’avoue, j’y regarde à deux fois avant de me retourner vers un homme et vers une civilisation et de prononcer : homme ou civilisation inférieure ! [...] . L’histoire de France depuis la Révolution est une vivante protestation contre cette unique prétention. C’est le génie même de la race française que d’avoir généralisé la théorie du droit et de la justice, d’avoir compris que le problème de la civilisation était d’éliminer la violence des rapports des hommes entre eux dans une même société et de tendre à éliminer la violence, pour un avenir que nous ne connaissons pas, des rapports des nations entre elles. [...] Regardez l’histoire de la conquête de ces peuples que vous dites barbares et vous y verrez la violence, tous les crimes déchaînés, l’oppression, le sang coulant à flots, le faible opprimé, tyrannisé par le vainqueur ! Voilà l’histoire de votre civilisation ! [...] Combien de crimes atroces, effroyables ont été commis au nom de la justice et de la civilisation.»
Qui débat ainsi ? Qui est l’orateur numéro 1 ? Un Claude Guéant ? Une Marine Le Pen ? Non, il s’agit d’une des icones de notre République, une des icones de notre gauche actuelle. Il s’agit de  Jules Ferry, qui en juillet 1985, justifiait la politique d’expansion coloniale de la France, la guerre au Tonkin, au nom des devoirs des civilisations supérieures.
Et qui est l’orateur n°2 qui lui répond à l’Assemblée Nationale? Il s’agit du futur père de la victoire de 1918, Georges Clémenceau.  
Jules Ferry n'était pas d'extrême-droite. Il a été au contraire l'un des artisans de l'enracinement des valeurs républicaines "Liberté, Egalité, Fraternité" dans notre éducation. Et pourtant cela ne l'a pas empêché d'écrire, de dire beaucoup de ... bêtises, comme d'ailleurs un certain nombre de grands noms, de grands intellectuels de son époque, qui aveuglés par la toute puissance de l'Europe à la fin du XIXème siècle pensaient que la civilisation européenne était supérieure aux autres. 
Sans être "nazis", ils préparèrent la voie aux nazis qui, eux, mirent ces idées en action, non plus "Outre-mer" mais en Europe. 
Et cela n'était propre aux français, mais bien à tous les européens. Comme les anglais par exemple, qui portés par un poème du grand William Shakespeare, se voyaient comme "This happy breed of men, this little world, this precious stone set in the silver sea": Une sorte de race élue, partie de sa petite île pour dominer le monde... Shakespeare, nazi ? 
Mais tout cela, c'est-à-dire comment ces petits glissements de la pensée européenne ont préparé la grande catastrophe de la civilisation qu'a été le nazisme, cela Aimé Césaire l'avait magistralement écrit dans "Discours sur le colonialisme" en 1955. 
Quant aux débats Ferry-Clémenceau, c'était en juillet 1885…
1955...1885… N'avons-nous donc aucune mémoire ? N’avons-nous donc rien appris ?
Nous vivons une e-poque formidable !




1 (Eh !oui, il y a même des guyanais profs d’Histoire, c’est fou, ça non ! Ca aussi, c’est une vanne, comme dirait… Driss-Omar Sy)
2 In :  Revue de la L.D.H Toulon, juillet 1983

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