Il
parait que c’est un slogan qui fait mouche: « Ni kebab, ni burger». Et le Front National prétend ainsi
défendre notre identité nationale menacée selon lui par l’immigration et plus
précisément par les arabes, par les musumans.
En
quoi le fait d’aimer le couscous signifierait que le saucisson chaud à la
pistache ou le tablier de sapeur à la lyonnaise seraient menacés ? Et si
notre identité justement n’était pas d’aimer tous ces plats délicieux ?
L’immigration
n’est pas en France un phénomène récent. C’est même une spécifité française au
sein de l’Europe. Depuis la Révolution et ses lois sur l’héritage partageant de
manière égale entre tous les enfants, poussant les paysans à n’avoir qu’un ou deux
enfants, après les guerres napoléoniennes qui décimèrent plusieurs millions de
français, notre taux de natalité s’était effondré. La France, pays le plus
peuplé d’Europe au début du XIXème siècle, s’était retrouvée affaiblie 50 ans
plus tard. La défaite de 1870, la très difficile et sanglante victoire en 14-18
ont été des signaux d’alarme qui ont poussé nos gouvernements à nous ouvrir à
l’immigration. Avec peut-être beaucoup de cynisme, nous avions besoin de
soldats, de « chair à canon", et de bras dans nos usines et nos mines. Belges,
polonais d’abord, italiens ensuite, puis portugais et espagnols, et enfin
maghrébins ou africains.
Aujourd’hui,
un tiers ou la moitié d’entre nous a au moins un parent d’origine étrangère. L’immigration
est une de nos richesses, un des élements de notre identité nationale.
Certains
pensent que «oui, bien sûr, mais les
italiens par exemple, c’était plus facile, car ils étaient catholiques».
C’est
oublier que cela n’a pas été évident.
C’est
oublier qu’après l’assassinat à Lyon du Président Sadi Carnot par l’anarchiste
italien Caserio, en 1894, il y eut des pogroms anti-italiens dans les rues de
Lyon, sans parler des massacres , comme à Aigues-Morte en 1893. Oui, des massacres, chez nous en France,
contre des italiens…
Cependant
ce que révèle le succès de ces petites phrases distillées par le Front
national, ce sont nos peurs face aux changements rapides d’un monde où notre
pays n’est plus au centre ; c’est aussi le silence de nos politiques qui
ne savent pas où ils en sont avec nos valeurs communes, avec nos valeurs
républicaines. Fier d’être français, fier de nos valeurs et en même temps
ouvert sur le monde, c’est la seule ligne de conduite possible.
Nous
vivons une e-poque formidable !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire