« La France n’a
pas peur » déclarait sur un ton martial le ministre de l’intérieur, il
y deux jours. » La France n’a pas
peur » répétait-il, utilisant ainsi une figure de style qui a fait la
fortune, et peut-être même l’élection de François Hollande, le fameux « Moi,
Président »…
On est heureux pour Bernard Cazeneuve qu’il n’ait pas peur.
Ou pour François Hollande itou. Nous sommes tous d’accord : « il ne
faut pas céder aux monstres du soi-disant Etat Islamique, céder au chantage, ne rien faire. Et
donc dans le même temps, on n’a pas peur, on envoie l’aviation française bombarder
en Irak. Là encore ce n’est pas pour minimiser les qualités « chef de
guerre » de notre Président, qui fait l’admiration de certains de nos
confrères, mais l’offensive française en Irak ce ne sont que 2 avions, 2
Rafale, certes excellents , même si aucun pays n’en a acheté, mais ce n’est quand
même pas le débarquement en Normandie ! La France ne devrait pas avoir peur,
donc, d’autant plus que nos frontières sont bien gardées, et que nos services
sont à l’affût des terroristes potentiels .Et là qu’est-ce qu’on apprend ?
Coup sur coup : Un français enlevé par des brigands
fous furieux en Algérie, puis « nos services » qui ratent 3 suspects de
djihadisme. Ils les attendaient de pied ferme à Paris, ils sont arrivés à
Marseille où le contrôle des passeports était en panne. Au ministère de
l’intérieur qui avait annoncé un peu vite leur arrestation, on parle de
« bévue ». Quelle litote !( Je fais toujours dans la figure de
style ). Il s’agit plutôt d’un fiasco, d’un ratage, la liste des synonymes est
longue pour dire « quel bordel ! ».
Alors ce matin, moi, sans être parano, oui, j’ai quand même
un peu peur. Et cela ne date pas de ces derniers jours. C’est un vrai miracle
que nous soyons passés entre les gouttes d’un attentat majeur, comme à Londres,
en 2005, 56 morts ou à Madrid, en 2004, 191 morts, 2000 blessés.
Croisons les doigts, mais jusqu’à quand ?
Bien sûr, si le pire arrive, nous devrons tous être solidaires
et faire « unité nationale » face à l’horreur. Mais cela ne devra
pas, ne devrait pas nous empêcher de demander des comptes à ceux qui nous
gouvernent. ll faudra quand même bien leur demander si dans le domaine de notre
sécurité, nos dirigeants ne sont pas aussi inefficaces qu’en économie. Aux
Etats-Unis, ou en Grande-Bretagne, cela se passerait devant les députés. Chez
nous, c’est devant qui ? Les medias ?
Nous vivons une e-poque formidable.
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