On le savait
d’avance: L’événement médiatique destiné à relancer François Hollande pour les
deux dernières années d’un mandat plutôt sinistre et sinistré n’a pas eu lieu :
Rien à
dire sur Canal +: Une émission complaisante, où la plupart des
chroniqueuses/eurs, approuvaient de la tête les déclarations convenues sur la
lutte contre le chômage, les valeurs de la République, le « vivre ensemble ».
Rien à dire
sur le Président lui-même: François Hollande est intelligent, et on se dit: Un
dîner avec lui, ça doit être sympa et pas inintéressant. Un peu chiant quand
même sur la longueur. Ne me dîtes pas, si vous avez regardé les deux heures,
que vous ne vous êtes pas ennuyés.
En plus,
franchement, pourquoi est-il aussi coincé ? Pourquoi, d’une manière générale, les hommes politiques
français sont-ils aussi coincés ? : Pourquoi doivent-ils obligatoirement donner l’impression
d’avoir avalé un parapluie - d’autres
diraient d’avoir un balai dans le cul -? Pour faire crédible ?
Pour faire Président ?
Sans aller
jusqu’aux Obama, Président et Première dame, toujours prêts à aller jouer les
Mickey avec les enfants ou planter des légumes dans les jardins de la
Maison-Blanche, François, lâche-toi !
Bien sûr, iI y
a eu ce fameux passage avec les jeunes. Le plus intéressant, mais parce que les
« jeunes » étaient intéressants. Bien propres sur eux, c’est sûr,
mais tous les jeunes ne sont pas « wech
cousin » et « clash
Booba-Kaaris ». Un moment qui aurait pu être exceptionnel, mais là,
désolé Président, consternation :
Car était
enfin exprimée à voix haute et sans caricature, cette idée qu’il y aurait deux
poids, deux mesures. Charlie d’un côté,
Dieudonné de l’autre. « Pourquoi
ne peut-on pas rire des blagues de Dieudonné sur les juifs ? ».
Et quand le Président demande «Ca vous
fait rire ? », une jeune fille murmure : « Oui, c’est drôle ». La réponse du
Président n’a pas été mauvaise, elle a été laborieuse. Et à voir les réactions
des « jeunes », il n’a pas convaincu.
Ne pas arriver
à expliquer en quoi l’holocauste et les chambres à gaz, dont certains continuent
à dire, sans sourciller, qu’ils ne sont qu’un détail de l’Histoire, ont quelque
chose d’horriblement spécifique ; Ne pas avoir su faire preuve de
pédagogie pour faire comprendre que le nazisme est le degré ultime de l’horreur
raciste dans sa volonté d’anéantir une population entière parce qu’elle était
juive, et même de la réduire, matériellement, en cendres. Cela est consternant.
Il aurait
fallu que le Président se batte pour convaincre et éliminer ces doutes polis
que l’on voyait sur les visages des ses jeunes interlocuteurs.
Il aurait
fallu convoquer Pierre Desproges,
qui ,lui, avait su faire rire sur l’Holocauste dans son sketch fameux « On me dit que des juifs sont entrés dans la
salle ». Il aurait fallu
convoquer Aimé Césaire, qui dans son
Discours sur le Colonialisme, explique de manière enflammée en quoi
la colonisation et son lot de massacres, annoncent le nazisme et la théorie de
la suprématie de la race aryenne ; Théorie qui conduit à la solution
finale non seulement des juifs, mais également des tsiganes, des homosexuels,
des handicapés mentaux…
Ne pas trouver
les bons mots pour faire comprendre cela à des jeunes qui trouvent Dieudonné
rigolo quand il joue à Hitler, est consternant.
Nous vivons un
e-poque formidable.
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