Le soutien de Bill sera-t-il suffisant ? |
Evidemment, tout le monde aime
Hillary Clinton. Elle a tout d’une grande Présidente. Intelligente et
brillante, comme le sont ces élites américaines, comme Barack Obama par
exemple; Son parcours politique est également impressionnant :
Première
Dame, aux Etats-Unis c’est un vrai job ;
En charge, on s’en souvient d’une réforme de la Santé,
qu’elle n’avait pas pu faire aboutir et qu’Obama, vingt ans plus tard, n’a
réussi à faire passer qu’à grand peine et que très partiellement.
Secrétaire
d’Etat aux Affaires étrangères d’Obama, même si l’on ne peut pas dire que le
bilan sur ce point du bientôt Président sortant, soit brillant.
Et puis, et
puis évidemment, tout le monde y pense, même si l’on en parle moins, il y a son
parcours de vie, de couple, de femme. On loue sa dignité, son courage, mais d’autres
critiquent le fait que si elle a avalé tant de couleuvres (Et il ne s’agit pas
d’un mauvais jeu de mots), c’est par ambition. Malgré des ambiguïtés et la
toujours possible sortie de révélations graveleuses, son mari Bill est un
atout. Sa Présidence, malgré l ‘« affaire », reste un bon
souvenir pour beaucoup d’américains, surtout parmi les plus modestes.
Bref, si nous français, ou
européens devions voter, Hillary serait élue Présidente en 2016. Sauf, que ce
sont les américains qui votent. Or entre européens et américains, il y a plus
que l’Atlantique qui nous sépare. Nous ne partageons pas exactement les mêmes
valeurs…
Et c’est là où cela se complique
pour Hillary Clinton. D’abord, elle fait tellement intello bien élevée, un peu
comme Obama, qu’elle en agace plus d’un américain « moyen » qui se
méfie de l »’establishment de Washington ». Aux Etats-Unis, « establishment
de Washington », c’est un peu l’équivalent des « diktats de Bruxelles »
pour le Front National, des formules creuses mais qui marchent et ratissent
tous les mécontents du système.
Et puis Hillary Clinton va pâtir
du bilan des deux mandats de Barack Obama. Certes l’économie
américaine est sortie de la crise, mais à quel prix pour les classes
moyennes ! Les différences sociales se sont accrues, le comble pour un
Président démocrate, donc selon les critères américains, de gauche.
La réforme de la santé ? On
s’en est tenu au strict minimum.
Au Congrès, les démocrates n’ont
plus la majorité.
Passons sur la politique
étrangère, même si incontestablement la personnalité de Barack Obama a redoré
l’image internationale des Etats-Unis, catastrophique après les présidences
Bush.
La fermeture de Guantanamo, euh …
on attend toujours alors que cela fait 9 ans que cela devait être fait dans les
100 jours.
Quant aux grandes négociations de
libre-échange que ce soit avec l’Asie ou avec l’Europe, poussées par Barack
Obama, elles sont totalement incomprises par une grande majorité d’américains,
encore plus que chez nous.
Et puis, les républicains
semblent pouvoir présenter des candidats dangereux pour Hillary Clinton. Plus
jeunes, moins « establishment », comme Rand Paul, qui pose torse nu
dans ses clips de promo ou surtout Marco Rubio, actuel sénateur de la Floride,
un des Etats clefs des élections présidentielles aux Etats-Unis. Il ratisse
large dans l’électorat très conservateur et notamment auprès des fameux
« tea party ». Mais surtout, c’est un fils d’immigrés cubains. Or les
latinos sont aujourd’hui la première minorité aux Etats-Unis. Marco Rubio cherchera
sans nul doute à s’attirer leurs votes. Il devra d’abord réussir un exercice
d’équilibrisme sur les questions de l’immigration auxquelles sont très
sensibles les latinos qui s’opposent aux plus conservateurs que drague aussi
Marco Rubio. Mais s’il réussit à résoudre cette contradiction… Aux dernières
présidentielles, les latinos avaient voté à 70 % pour Obama. Si Rubio captait
leurs votes, après le premier Président noir, ce serait le premier Président
hispanique. On prend le pari ?
Nous vivons une e-poque formidable
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