Napoléon dévorant l'Europe, vu par les anglais. |
Toute
l’Europe commémore les 200 ans de la bataille de Waterloo. Toute l’Europe ?
Non, les français sont absents.
C’est
curieux parce que depuis quelques mois, François Hollande passait son temps, en tout
cas, beaucoup de son temps, à commémorer.
Parce
qu’exemple, il y a un an, lors des fêtes gigantesques rappelant les 70 ans du
débarquement. Ou encore plus récemment le début de la Première guerre mondiale.
Ou la fin de la seconde. Ou la Panthéonisation de 4 figures de la Résistance.
C’est le devoir de mémoire. C’est : « Connaître l’Histoire pour
préparer l’avenir ». Et puis bien sûr, la nécessaire repentance :
Savoir assumer notre Histoire, toute notre Histoire, y compris avec ses parts
d’ombre. Mais remarquons, que nous français, avons toujours quelques
difficultés sur ce dernier plan.
Nous devrions peut-être nous inspirer de l’attitude des autorités allemandes, des
allemands, les anciens vaincus, et qui pourtant, participent à toutes ces commémorations.
Bien
sûr, aujourd’hui, nous sommes les meilleurs amis du monde ( ?), mais les
conflits qui nous ont opposés, ont été dramatiques. S’il a fallu du temps pour
que les allemands parlent du 8 mai 1945, non pas comme d’une capitulation, mais
comme d’une libération, les mots prononcés en 1985 par l’ancien Président allemand Von Weizsäcker
restent exemplaires : « Personne
n'attend des jeunes Allemands qu'ils portent une chemise de pénitent simplement
parce qu'ils sont des Allemands. Mais leurs aînés leur ont laissé un lourd
héritage. Nous tous, coupables ou non, vieux ou jeunes, devons accepter ce
passé.(…) Celui qui ferme les yeux devant le passé s'aveugle pour l'avenir.
Celui qui ne veut pas se rappeler l'inhumain s'expose aux nouveaux risques
d'infection. »
Nous
devrions en prendre de la graine. En
ce qui concerne la mémoire de nos guerres coloniales, par exemple. Beaucoup
d’entre nous continuent à penser ou à dire : « La colonisation, ce
n’était pas bien, mais… » Et tout est malheureusement dans ce
« mais », qui montre que nous n’avons pas encore accepté que toute
colonisation est une domination, donc une violence, des violences exercées par
notre pays sur d’autres pays ou d’autres peuples.
Et
pour en revenir à Waterloo, il ne s’agit pas de comparer Napoléon à Hitler, ni
l’Empire au Reich nazi. Napoléon s’inscrit dans la lignée de la Révolution
française qui a d’abord signifié un espoir de libération et de liberté pour
beaucoup de peuples d’Europe. Un des exemples de ces espoirs suscités par la
Révolution et déçus – trahis ?- ensuite par l’Empire, c’est Ludwig
van Beethoven. Le compositeur allemand avait dédié sa Symphonie N°3 à Napoléon
Bonaparte, puis furieux, il l’avait débaptisé, - aujourd’hui, c’est la
Symphonie héroïque - , lorsque Napoléon se fit proclamer Empereur.
Car
les guerres de libération de la Révolution se sont transformées en guerres de
conquête. Sanglantes. Et c’est encore aujourd’hui le souvenir qu’en ont de
nombreux pays, en Espagne, en Russie, en Haïti aussi, puisque l’Empereur voulut
y rétablir l’esclavage.
Avoir
été présents à Waterloo aujourd’hui aurait signifié que nous assumions cette
part de notre Histoire.
Nous
vivons une e-poque formidable !
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