Du producteur au consommateur, en direct |
Grains de ferme :
C’est un simple hangar, à l’entrée d’un village plutôt cossu, dans la grande
périphérie de Lyon, au pied des Monts du Lyonnais. Pas de déco, pas de chichi,
ni de marketing tête de gondoles, juste une grande photo d’un sympathique
cochon, tant il est vrai que dans cette région, on sait que « dans le
cochon tout est bon ». Pas de sac, on apporte son cabas ; à l’entrée
on est invité à ramener ses emballages en carton ou les contenants en verre, et
puis… Et puis, c’est le paradis: Des tomates, des courgettes, des salades, des
carottes qui donnent envie d’être lapin, des fruits cueillis le matin même, des
œufs qu’on choisit soi-même, des saucissons pour lesquels certains font même un
détour pour venir en acheter ici, des fromages… à vous damner : Fromages
blancs moulés à la louche à la lyonnaise, fromages de chèvre, de brebis, frais
ou « faits ». Et puis derrière les stands, à la caisse, les
producteurs qui sont là à tour de rôle. Vous pouvez leur demander des nouvelles
de leur troupeau, leur demander pourquoi il n’y a plus de lait cru, s’il y aura
encore des cerises la semaine prochaine, ou bien encore où sont installées les
ruches ce mois-ci. La traçabilité ? Elle est là sur les murs, les photos
des fermes avec leur localisation, toutes dans un rayon de 10 à 15 kilomètres,
avec les photos des exploitants, de leurs troupeaux, chacun sa spécialité. Les
prix : Eh !bien, ce n’est pas plus cher que chez Carouf ou
Lepasclerc. Exemple: Les côtes de veau du Gaec du Petit Bozançon 69440,
emballées sous vide : 17 euros 20 /kg.
Grains de ferme, ce sont une quinzaine de producteurs de
cette région qui ont joué la carte du commerce de proximité, ils ont acheté un
terrain, construit ce hangar, ils bossent comme des malades parce qu’en plus de
leur travail quotidien dans leurs fermes, il faut gérer ensemble cette
coopérative et ce n’est pas évident. Mais ça marche ! A « Grains de ferme », la crise des
éleveurs, connaît pas.
Mais ce modèle économique n’est pas forcément transposable partout, pour tout. Ici, les agriculteurs peuvent profiter de la clientèle d’une banlieue plutôt aisée, plutôt « bobo », d’une grande métropole. Ce ne peut donc être qu’une des solutions - mais pas la seule - pour l’ensemble de l’agriculture française : En 20 ans, le nombre d’exploitations a baissé de moitié, et les faillites continuent.
Mais ce modèle économique n’est pas forcément transposable partout, pour tout. Ici, les agriculteurs peuvent profiter de la clientèle d’une banlieue plutôt aisée, plutôt « bobo », d’une grande métropole. Ce ne peut donc être qu’une des solutions - mais pas la seule - pour l’ensemble de l’agriculture française : En 20 ans, le nombre d’exploitations a baissé de moitié, et les faillites continuent.
Ce qui est navrant dans cette nouvelle crise, c’est que ce
n’est pas nouveau. Elle était prévisible, les problèmes ne datent pas d’hier,
mais d’avant hier. Si « gouverner, c’est prévoir », nous avons
aujourd’hui l’impression de ne pas avoir été gouverné. Alors que depuis
toujours nos campagnes ont été les greniers et les jardins de l’Europe. Depuis
Jean de la Fontaine qui écrivait déjà à propos des espoirs perdus de
Perrette : « Adieu veau,
vache, cochon, couvée » avec plus loin cette morale :
« On m'élit roi, mon
peuple m'aime ;
Les diadèmes vont sur ma tête pleuvant :
Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même ;
Je suis gros Jean comme devant. »
Les diadèmes vont sur ma tête pleuvant :
Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même ;
Je suis gros Jean comme devant. »
Nous vivons une e-poque formidable.
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