Attention: Un pèlerin peut-il cacher un terroriste ? |
Il y a quelques jours, on célébrait un mariage dans une
église d’Anse, dans le Beaujolais au nord de Lyon. Pendant la cérémonie, trois
hommes barbus et en djellabas, entrent dans l’église. Panique dans la noce, on
pense à une attaque d’islamistes, des invités avertissent la gendarmerie.
Interrogés, les trois suspects avouent être…des pèlerins en route pour
Saint-Jacques de Compostelle. Il faisait chaud. L’église était fraîche et
accueillante. Ils y étaient entrés pour s’y reposer quelques instants !
C’est vrai que si l’on regarde bien, entre une robe de bure
et une djellaba, une barbe d’un moine et celle d’un islamiste, on peut confondre.
Et puis dans certaines congrégations religieuses catholiques, le voile ressemble
fort au voile islamique. D’ailleurs, dans les 3 grandes religions monothéistes,
toutes nées au Proche-Orient, on retrouve très souvent les mêmes pratiques,
comme notamment couvrir la tête ou le corps des femmes, parce que comme le dit
l’humoriste Sofia Aram, « chez les
juifs, les chrétiens et les musulmans, c’est toujours Dieu qui parle aux
hommes, et les hommes qui parlent aux femmes ! »
Il n’en reste pas moins que l’affaire du mariage d’Anse, qui
prête à sourire, est révélatrice de la parano qui nous envahit.
Et c’est une victoire pour les islamistes puisque nous
voyons Daesh partout. Le moins pet de travers de la part d’un musulman ou
présumé intégriste est interprété comme une manœuvre de Daesh. 3 ados qui sans
se connaître, délirent virtuellement pour attaquer une caserne: Et c’est Daesh
qui aurait donné l’ordre. Et nos experts à longueur d’émissions direct live, glosent
sur la France, cible privilégiée de l’Etat islamique, sur notre jeunesse
perdue, symbole de l’échec de l’intégration à la française, sur tous ces
candidats au Djihad prêts à passer à l’action, embusqués derrière le premier
buisson venu (buisson, pas Buisson Patrick LOL !).
Pourtant c’est bien aux Etats-Unis, le pays de la NSA, du
« Patriot act », et des écoutes du monde entier, qu’un tireur s’est
attaqué à des bâtiments de la Navy, tuant 5 militaires. Les autorités parlent
de « terrorisme intérieur », de motivations floues. Le jeune homme
avait quand même laissé des messages appelant les musulmans à ne "pas
laisser passer l'occasion de se soumettre à Allah". S’il avait grandi aux
Minguettes ou à Aulnay, nous aurions eu droit à un défilé d’experts nous
expliquant pourquoi tant de jeunes français rejoignaient le Djihad.
Pourtant, c’est bien en Grande-Bretagne, le pays où les
immigrés seraient soi-disant mieux intégrés que chez nous, leurs différences
mieux reconnues, avec un système de surveillance plus efficace avec des caméras
partout, qu’il y a deux ans, un soldat avait été assassiné de manière
épouvantable et décapité en pleine rue par deux jeunes convertis à Islam.
Le fait de mettre Daesh à toutes les sauces, ne finit-il
pas par nous faire oublier d’autres actes plus inquiétants:
Ainsi ces explosions dans une raffinerie à Berre: Daesh ou
pas Daesh ?
Ainsi ce vol d’explosifs et de bombes dans le camp militaire
de Miramas. On nous dit que l’on s’oriente vers la piste du grand banditisme.
Est-ce plus rassurant ? Qu’on puisse ainsi entrer dans un camp militaire
comme dans un moulin. Et puis où est la limite entre délinquants et terroristes ?
Beaucoup des deuxièmes ne sont-ils pas passés par les premiers.
Ainsi tous ces survols de drones au-dessus de centrales
nucléaires ou de sites sensibles, sait-on qui est derrière ?
A force de crier au loup, nous risquons d’être démobilisés
lorsque le loup attaquera pour de vrai.
Nous vivons une e-poque formidable.
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