Les Grecs ont voté non, mais comme dit l’autre: Vous
pouvez répéter la question ?
C’est tellement clair que chez nous, tout le monde
tire la couverture à soi, ce qui en période de fortes chaleurs n’est pas forcément
recommandé. En plus il faut bien avouer qu’un peuple qui pour dire non utilise
un mot qui s’écrit presque oui (oxi) , et pour dire oui, il prononce non (
nai), c’est perturbant ! Peut-être qu’eux-mêmes ne sont pas très clairs
sur ce qui est oui, et ce qui est non. Ainsi il paraît que ce non est un oui à
l’euro.
Il paraît aussi que ce vote est un triomphe de la
démocratie, démocratie que les grecs auraient inventée il y a 2500 ans, enfin
avec une interruption de 2460 ans !
Rappelons qu’ils ont aussi inventé la comédie, la
tragédie, et la démagogie… La démagogie qui est une manière de manipuler le
peuple en lui disant ce qu’il veut entendre, démagogie qui, selon Aristote est
avec l’anarchie une des perversions de la démocratie ( sic : Wikipedia).
Et organiser un référendum pour demander si l’on
accepte de baisser ses salaires et ses retraites, n’est-ce pas un peu démagogique,
non ?
Certains disent qu’au contraire il n’y a pas plus
démocratique qu’un référendum. Cela paraît être empreint de bon sens. Pourtant,
si les allemands d’aujourd’hui restent très prudents sur cette manière de
consulter le peuple, c’est parce qu’ils ont le souvenir des référendums de
Hitler, que l’on ne peut pas vraiment qualifié de grand démocrate. Il y a aussi les fameuses « votations »
en Suisse avec l’exemple du refus des électeurs masculins d’accorder le droit
de vote aux femmes jusqu’en 1971 ! Jusqu’au petit canton Appenzell, qui
fit de la résistance jusqu’en 1990, où il fallut une décision fédérale,
rarissime, pour imposer ce droit. Et pourtant qu’y avait-il de plus
démocratique que de réunir sur une grande prairie tous les habitants d’un
village pour leur demander leur avis ? Cela peut conduire à toutes les
dérives, comme au meurtre collectif. C’est ce que décrit l’auteur suisse -
justement - Friedrich Dürrenmatt dans « Le voyage de la vieille dame ». Une vieille milliardaire
revient dans son village auquel elle propose de léguer toute sa fortune en l’échange
de la mort d’un de ses anciens amants. Et très démocratiquement, les habitants
choisissent la fortune !
On peut aussi se demander combien de temps nous
aurions dû attendre pour abolir la peine de mort, si l’on nous avait posé la
question par référendum en 1981.
Et puis à quoi serviraient les élections et la
démocratie représentative si les personnes que l’on a élues pour le meilleur
mais aussi pour le pire et chez nous pour cinq ans, se déchargeaient de leurs
responsabilités en nous demandant notre avis tous les six mois?
Aujourd’hui, tous les démocrates sont unanimes pour
dire: Il faut écouter le message du peuple grec. Mais de la même manière qu’on
peut se demander quelle était la question, quel est ce message ?
Nous vivons une e-poque formidable.
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