Déchéance de nationalité: Comme le fût De Gaulle en 1940. |
Il paraît qu’une majorité de français est pour:
La déchéance de nationalité pour les binationaux.
Et alors ? Demander toutes les cinq minutes sous le
coup de l’émotion ou de l’actualité, leur opinion aux français, est une
caricature de démocratie. Si en 1975, on avait demandé aux français de voter,
l’avortement n’aurait pas autorisé, et en 1981, la peine de mort n’aurait pas été abolie. Non, les
référendum ne sont pas forcément le summum de la démocratie: Les
allemands le savent bien qui excluent pratiquement totalement dans leur
constitution, le recours au référendum. Ils se souviennent qu’Hitler, lui
aussi, avait beaucoup utilisé ce système et l’on sait que cela n’avait pas
abouti à la démocratie !
Le rôle des politiques n’est pas de se comporter en
girouette et de tourner en permanence dans le sens du vent de l’opinion. C’est
au contraire de garder un cap, de ne pas travailler seulement au rythme de
l’instantané, de l’émotion, du « breaking news »: Un fait divers, une
actualité : Vite une nouvelle loi ! Vite un changement de
constitution.
Cela avait été suffisamment reproché à Nicolas Sarkozy et à
juste titre. Il est donc stupéfiant aujourd’hui d’entendre l’assourdissant
silence de celles et ceux qui se disent de gauche et qui ne sont que « gênés »
par le projet du gouvernement. Christiane Taubira a bien raison de ne pas être
d’accord avec cette mesure que tous les spécialistes jugent non seulement
inefficace mais inapplicable. Comme l’ancien juge anti-terroriste Marc Trevidic,
qui, lui, sait de quoi il parle ! Qui peut imaginer qu’un kamikaze soit retenu de se faire
sauter par la menace de ne plus être français. Il n’y aurait pas des morts et
des blessés à la clef, ce serait la meilleure blague de cette fin d’année.
On nous dit que c’est symbolique. Justement quel
symbole ! Moche, qui nous ramène aux plus vilaines pages de notre
histoire. Genre Pétain, Vichy, 1940.
Bien sûr Hollande n’est pas Pétain, Valls n’est pas Laval. Mais retirer
la nationalité à des concitoyens
bi nationaux, c’est faire une différence entre deux classes de citoyens.
Entre nous, et eux. Et par eux, on sous-entend que les binationaux ne seraient pas
des français à part entière mais entièrement à part, qu’ils seraient un peu
« le parti de l’étranger ». C’est ce que l’extrême droite disait des
juifs avant-guerre. Avant d’ailleurs que Vichy ne déchoit de leur nationalité
une partie de nos concitoyens. Y compris le général De Gaulle, en même temps
qu’il fût condamné à mort. On entend ici ou là dire « Il faut qu’ILS
choisissent entre leurs nationalités ». Mais quelle jalousie ! Où est
le problème de vouloir conserver une nationalité liée à l’histoire de sa
famille ou de ses ancêtres ? Nous devrions au contraire être fiers que
tant « d’étrangers » au cours de l’Histoire se soient identifiés à
notre pays, à notre culture. Et hélas d’ailleurs de moins en moins. Cela
devrait rassurer les obsédés de l’invasion: Notre pays est de moins en
moins, voire plus du tout, une destination pour les migrants qui lui préfèrent
l’Allemagne, la Grande-Bretagne, l’Amérique du nord.
En jouant avec nos valeurs pour des raisons de stratégie
électorale de bas étage, notre Président ne nous fait pas un cadeau.
Nous vivons une e-poque formidable.
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