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Superdémocratique? En Suisse, les référendums ont longtemps bloqué le droit de vote pour les femmes. |
C’est une opinion de plus en plus répandue : Le
référendum est le summum de la démocratie. Tous pourris : Les hommes politiques
ont peur de donner la parole au peuple et de demander au peuple son opinion.
Sur tous les sujets.
Est-ce si sûr ? Car ce peut être une dérive, qui a
l’apparence de la démocratie, mais toutes les caractéristiques d’une dictature
de l’opinion.
On prend souvent la Suisse comme exemple. Mais les votations
font partie de la culture électorale helvète depuis des générations. Et malgré
cela, le taux de participation aux élections en Suisse est très faible: Moins
de 50 %, et même moins de 30 % des jeunes, quand chez nous, le taux de participation
dépasse les 80 % pour les Présidentielles. Alors que valent des décisions
prises par des référendums auxquels ne participe qu’une minorité ? Et puis
c’est oublier aussi que ce système peut-être très conservateur, comme dans le
fameux canton d’Appenzell où les électeurs – hommes - ont refusé le droit de vote
aux femmes jusqu’en 1990.
Enfin, si l’on courcircuite en permanence nos représentants
élus, députés, sénateurs, Président, à quoi servent-il ? Un des principes
de fonctionnement de la démocratie est la délégation d’autorité: Nous remettons
notre autorité à des représentants pour une durée limitée. On appelle cela des élections. Et ce
sont eux, qui en notre nom, sont chargés d’étudier et de voter les lois. Si
nous n’en sommes pas contents, eh !bien nous en changeons au bout de 4 ou
5 ans. Alors, oui ce peut être
rageant de devoir attendre 4 ou 5 ans pour changer, mais c’est le principe même
d’une élection et il semble qu’il n’existe pas encore de moins mauvais
système.
De plus, qu’est-ce que c’est que l’opinion ? Les référendums
sont comme les sondages, ce sont des photos instantanées de l’opinion, et
celle-ci évolue au gré de l’actualité. Ainsi posez donc la question, surtout
après une vague d’attentats : Etes-vous
pour la peine de mort pour les terroristes ? Parions qu’une large
majorité répondrait, oui . Que
devrait faire alors le gouvernement : Rétablir la peine de mort ?
Le dernier qui parle n’a pas toujours raison, l’orateur le
plus habile n’est pas forcément le plus compétent, et en matière de décisions politiques,
il ne faut pas confondre vitesse et précipitation.
Qu’il soit nécessaire de rappeler ces vérités de base sur la
démocratie est inquiétant : Cela montre que nous sommes aujourd’hui
tellement déboussolés, que nous nous sentons tellement coupés de nos élites politiques, que nous
sommes prêts à nous abandonner à la première ou au premier démago venu.
Espérons,
que cela nous nous arrivera ni en 2016, ni en 2017.
Nous vivons une e-poque formidable.
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