Higo Chavez et Simon Bolivar arriveront-ils à sauver le Président Nicolas Maduro |
Tout occupés (préoccupés ?) à nos élections régionales,
nous n’avons pas prêté attention à d’autres élections, législatives, celles-là,
qui se sont déroulées dimanche dernier au Venezuela. Leur résultat est pourtant
très important et très symbolique. Malgré la répression contre les opposants,
la fermeture de beaucoup de médias, radios , télés qui lui sont proches, l’opposition
obtient plus des 2/3 des sièges, ayant même théoriquement les moyens constitutionnels
de faire démissionner le Président. C’est une déroute pour le parti au pouvoir,
le parti du Président Nicolas Maduro, héritier et successeur du Général Chavez,
qui avait gouverné de 1999 à sa mort en 2013.
Cela fait longtemps que celles et ceux qui aiment et
connaissent un peu le Venezuela , et pas depuis quelques année, mais sur la
durée, dénonçaient l’imposture du régime d’Hugo Chavez. Drappé dans des
discours pseudo révolutionnaires à la Castro dans années 60, ce général
nationaliste et populiste avait consciencieusement sappé une démocratie qui,
même avec des tas de défauts – clientélisme, corruption, inégalités -
fonctionnait depuis plus d’un demi-siècle. Sa politique a ruiné le
pays, distribuant la rente pétrolière sans se soucier des investissements pour
préparer le futur et dans le seul but de s’acheter une clientèle. Au Venezuela,
on a fait l’inverse du « Si tu
donnes un poisson à un homme, il se nourrira une fois, si tu lui apprends à
pêcher, il se nourrira tout sa vie ».
Chavez se disait nationaliste.
Il criait au complot américain pour expliquer les déboires de sa politique. Il
voulait que le Venezuela reprenne le contrôle de son économie. Mais l’industrie
pétrolière avait déjà été nationalisée en 1975, les ingénieurs et cadres de la
société Petroven faisaient partie des meilleurs au monde ; 10 ans de
Chavez et l’indutrie pétrolère vénézuelienne a sombré, la plupart des cadres –
vénézueliens - ont émigré, embauchés par d’autres compagnies dans le monde.
Faute d’investissements, les grands complexes sidérurgiques développés sur
l’Orénoque , ses gisements de fer et son énergie hydro-électrique, sont devenus
vétustes et même dangereux, tout comme beaucoup de raffineries et de centrales
thermiques, comme l’a montré la catastrophe d’Amuay, en 2012 : 48 morts.
De gauche, Chavez ? Il faut vraiment être aveugle comme
Mélenchon pour le croire. Ecoutons plutôt la gauche vénézuelienne, celle qui a
été muselée, parfois même agressée par le pouvoir. Comme Teodoro Petkoff,
ancien communiste, ancien journaliste, opposant résolu au pouvoir de Chavez dont il
disait : « Il est psychopathe,
ce qui est différent de fou ». En ajoutant : « Le pouvoir de Chavez est plus fasciste que
socialiste, sauf si on met dans le socialisme, le stalinisme. Il allie culte de
la force et de la mort, mépris des opposants, exaltation du passé ».
Il n’y a pas si longtemps, le Venezuela faisait figure
d’exception démocratique en Amérique latine et malgré de criantes inégalités,
les « ranchitos », les bidonvilles de Caracas ou Merida, étaient
moins désespérants que les favelas du Brésil. Combien de temps faudra-t-il pour
qu’il retrouve la voie du développement et tourne la page du
« Chavezisme » ? Il est à craindre que l’actuel Président ne
veuille s’accrocher au pouvoir.
Nous vivons une e-poque formidable.
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