C’est un fait divers horrible.
Evidemment horrible : Deux jeunes gens retrouvés assassinés
le 20 décembre dernier dans leur appartement du centre de Rouen, Place de la
Pucelle. Les deux amis avaient été étranglés, la jeune femme avait subi des
sévices sexuels. Dramatiquement horrible : L’auteur présumé, arrêté, était
un récidiviste, violeur condamné, qui avait été libéré, un mois avant
le drame, après avoir effectué six ans de prison sur une condamnation totale de
huit ans . Ce qui est encore plus horrible, est que le suspect n’aurait jamais
dû se trouver en France : Car de nationalité rwandaise, né en Ouganda, il
était en situation irrégulière et sa condamnation avait été assortie d’une
peine d’expulsion. Une peine que la police « n’a pu exécuter du fait d’un doute sur la nationalité de
l’individu, donc de la destination ». C’est ce que Christiane Taubira a
expliqué dans une réponse au Sénateur de l’Eure Hervé Maurey qui s’en était ému.
Et elle ajoute qu’elle avait « décidé
d’une enquête administrative pour savoir si la communication des informations a
été effectuée dans les délais.(…) Depuis deux ans, nous avons engagé une
modernisation des greffes pénitentiaires, avec un déploiement sur l’ensemble
des établissements, facilitant la gestion de la population carcérale ». L’enquête
découvrira évidemment tel vice de forme, telle procédure mal appliquée, un bug,
une erreur pourquoi pas ? Quand ça ? Et avec quelles
conséquences ? Une indemnisation ? Voilà qui consolera, sans nul doute,
( !) les familles et les proches de ces deux jeunes gens assassinés.
La justice est indépendante. Mais quand même : Comment
la Garde des Sceaux peut-elle se contenter de constater ce genre de bug aux
conséquences mortelles, sans que suivent non seulement des sanctions, rapides,
mais également des mesures. Car les même faits se reproduisent
trop souvent, et reviennent les mêmes questions:
Qui juge les juges ?
Quels moyens sont donnés à la Justice. Et l’on sait qu’ils sont trop faibles et
que les greffes des Tribunaux travaillent au bord du burn out.
Quel moyen à la
pénitentiaire ? Jamais les prisons françaises n’ont été aussi surpeuplées,
et c’est même un des records, tristes, de notre pays en Europe ;
Quels
moyens pour le suivi des personnes libérées ou en conditionnel.
Car le drame de Rouen est loin d’être le seul.
Il y a eu par exemple ce policier abattu début octobre
par un multirécidiviste qui avait profité d’une permission pour s’enfuir. Une
permission ! Alors qu’il
était fiché « S », notamment pour s’être « radicalisé « en
prison.
Il y a eu aussi Samy Amimour, ce terroriste assassin du
Bataclan, auquel on avait retiré carte d’identité et passeport en 2012 parce
que suspecté de vouloir partir au Yemen, et pas pour faire du tourisme.
Documents qui lui avaient été redonnés en 2013, date après laquelle il n’avait
plus respecté son contrôle judiciaire. Là aussi, erreur, enquête, bug, mais
pour quel résultat ?
Est-ce de cela dont discutent nos élus ces dernières semaines ? On en est où la réforme, les réformes de la justice ? Car au final, le bilan de Christiane Taubira risque de se réduire au seul vote de la loi sur « Le mariage pour tous », une loi qui même si elle l’a défendue avec fougue et brio dans ses discours devant l’Assemblée Nationale, n’était ni sortie de son imagination, ni de son parcours politique. Si avant son entrée au gouvernement, elle avait été une militante LGBT, cela se serait su !
Est-ce de cela dont discutent nos élus ces dernières semaines ? On en est où la réforme, les réformes de la justice ? Car au final, le bilan de Christiane Taubira risque de se réduire au seul vote de la loi sur « Le mariage pour tous », une loi qui même si elle l’a défendue avec fougue et brio dans ses discours devant l’Assemblée Nationale, n’était ni sortie de son imagination, ni de son parcours politique. Si avant son entrée au gouvernement, elle avait été une militante LGBT, cela se serait su !
Le gouvernement préfère que nous débattions de la déchéance
de nationalité ! Avant de chambouler nos principes fondamentaux et notre
Constitution par des modifications hasardeuses dont on sait déjà qu’elles seront
inefficaces, il serait plus utile d’appliquer les lois qui existent déjà.
Aux parents des victimes de ces « faits divers » qui
finalement auraient pu être évités, prévenus, il ne faudrait pas répondre par
des formules compassionnelles toutes faites, mais par des actes, des moyens
supplémentaires, il faudrait pouvoir dire aux parents : « plus jamais
ça ». Tout le reste n’est de discussion sur le sexe des anges. Et
manœuvres de politique politicienne de très mauvais goût.
Nous vivons une e-poque formidable.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire