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Raul Castro dîne à l’Elysée. Marco Rubio s’attaque à la
Maison-Blanche. Le clown Chocolat crève les écrans. Décidément, Cuba est dans
la place !
Raul Castro dîne à l’Elysée : C’est le symbole de la
fin d’une époque, la chronique annoncée de la fin d’un régime ou plus
exactement de la dictature d’un pouvoir archaïque, celui d’une famille, d’un
clan, d’une oligarchie militaro-politico-révolutionnaire qui a mis Cuba sous
cloche depuis un demi siècle. Il faut être Mélenchon pour croire encore qu’il
existe une Révolution à Cuba (comme au Venezuela, d’ailleurs). L’abus de
cigares ou de mojitos ne justifie pas tous les aveuglements.
Au même moment, dans la course à la Maison-Blanche, Marco Rubio
est en train de percer, côté républicain. (Comme
nous l’avions prévu il y a plus d’un an dans le blogodo). Marco Rubio, un sémillant sénateur de
Floride, d’origine cubaine …. Il pourrait être le prochain locataire de la Maison-Blanche, ce qui serait la
aussi tout un symbole : Les latinos sont la « minorité » la plus
nombreuse aux Etats-Unis, bien avant les noirs. Ils devraient former le 1/3 de
la population vers 2050…
Beaucoup d’entre eux sont conservateurs, certains même ultraconservateurs.
Ils ont grandi dans la haine du régime communiste de Cuba, avec une envie de
revanche mêlée de nostalgie du paradis perdu.
Quand Cuba s’ouvrira vraiment, c’est-à-dire quand les Castro
disparaîtront, ce qui quelque soit leur secret de longévité (le fameux régime cubain : cigare, rhum
et petites pépés, LOL !), ne saurait tarder, ce sera un raz de marée.
Les anciens émigrés arriveront avec beaucoup d’arrogance, les poches pleines de
dollars pour faire une razzia sur toutes les richesses immobilières,
touristiques, agricoles de l’île. Que pourront faire les cubains de Cuba, avec
leurs salaires moyens oscillant
entre 20 et 60 $ ? Que se passera-t-il quand les anciens propriétaires
d’une belle villa de Vedado ou de Jibacoa viendront réclamer leur bien aux
familles qui les occupent depuis 50 ans ?
Ce sera la bataille du pot de fer contre le pot de terre. Il
y a un précédent : C’est celui de l’ancienne RDA, l’Allemagne de l’Est au
moment de l’unification de l’Allemagne. Malgré la mise en place d’une Agence
chargée de gérer tous les biens de l’Etat est-allemand, les propriétés collectives,
de permettre des procédures devant les Tribunaux pour trancher les conflits,
beaucoup d’allemands de l’Est ont eu le sentiment qu’ils ne pesaient pas lourd
face à leur compatriotes de l’Ouest et leurs « Deutschmarks »…
A Cuba cela risque d’être pire, et bien plus violent. Car reparaîtront
également des tensions, des fractures passées sous le silence de la supercherie
révolutionnaire ; Comme le racisme. On l’oublie souvent, Cuba
est le dernier pays avec le Brésil à avoir aboli l’esclavage: 1886 !
Et c’est là où l’histoire du clown Chocolat raconté par le film avec Omar Sy et James Thiérrée, télescope celle des Rubio et des Castro. Au moment où Rafel Padilla, esclave cubain, s’enfuyait
vers l’Europe puis la France, commençait une carrière de clown, atteignait
une célébrité certes ambiguë à cause du racisme avant de sombrer dans l’oubli,
au même moment à Cuba, ses cousins étaient encore esclaves sur les plantations
de grands propriétaires. Comme le père des Castro qui lui, avait fait le voyage en sens inverse, émigrant d’Espagne,
de Galice ( la même région d’ailleurs que l’ancien dictateur Franco ), pour venir
faire fortune à Cuba, sur le dos des esclaves.
Au cinéma, en politique, en relations internationales, Cuba
est de retour. Quoi de plus normal ?
L’a-normal était, est, son isolement, son absence de la
scène internationale.
Car Cuba est la plus grande, peut-être même la plus belle île
de la Caraïbe, un des plus beaux pays d’Amérique Latine. Et à moins de 200
kilomètres des côtes de Floride. Si loin de Dieu, si près des Etats-Unis, comme
disent les mexicains ! Et il faut se souvenir que jusqu’à la Révolution
cubaine, malgré la dictature d’un Batista qui ne fût pas toujours un dictateur,
mais avant, le premier Président non-blanc du pays, le premier à faire
participer les communistes à son gouvernement, Cuba était le pays le plus
développé, le plus riche, de toute la Caraïbe, et de toute l’Amérique Latine,
avec une presse variée, des classes moyennes éduquées.
Décidément, les Castro auront fait « chocolat » les cubains, au sens figuré de cette
expression qui remonte… à la France du clown Chocolat. Etre chocolat, être
floué, trompé…
Nous vivons un e-poque formidable.
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