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mardi 13 septembre 2016

Joyeuse Tabaski !


Les moutons ne sont pas à la fête, humour de la presse malienne
Ce week-end dans une grande partie de l’Afrique de l’Ouest, du Sénégal à la Côte d’Ivoire, c’était week-end prolongé et Lundi férié. C’était la fête de Tabaski.
Sur le coup, vous vous dîtes, tiens une fête polonaise, mais vite un petit coup de Wikipedia, non la Pologne n’a jamais eu de colonies en Afrique. A l’époque, la Pologne était plutôt elle-même une colonie ( de la Russie, de la Prusse, de l’Autriche, rien que ça !).
Ensuite vous vous dîtes Tabaski, Tabasco. C’est peut-être la fête du piment chaud, hot, caliente, du pilipili, du Bonda Man’Jacques, une fête chaude comme le zouglou , Premier Gaou, Collez la petite.
Et puis, Bon Dieu mais c’est bien sûr! Tabaski, c’est ce que les musulmans appellent l’Aïd-Al-Adha la fête du mouton. C’est même la fête de l’année - enfin pas pour les moutons puisqu’on les égorge ( Désolé Brigitte B.) . De nombreux pays africains  utilisent plutôt le mot Tabaski. Qui vient, comme chacun sait - du moins au Sénégal -  du nom d’une fête sérère,  les Sérères étant, comme chacun sait - du moins au Sénégal - une minorité dans un pays très majoritairement wolof, et une minorité souvent animiste et parfois catholique dans un pays massivement musulman. Ce qui n’empêcha pas - comme chacun sait - du moins au Sénégal -  Léopold Sédar Senghar qui était Sérère et catholique, d’être le père du Sénégal indépendant. Enfin, cela c’était il y a 60 ans, aujourd’hui serait-ce encore possible avec la montée de l’intégrisme un peu partout en Afrique ?
Mais revenons à nos moutons.
Donc, Tabaski c’est la fête du mouton, et elle est jour férié y compris dans des pays qui ne sont pas majoritairement musulmans. Tiens ce pourrait être une idée, si l’on souhaitait refonder une nouvelle laïcité qui respecterait aussi une religion devenue aujourd’hui la seconde en France loin devant les protestants ou les juifs. D’autant plus que si l’on réfléchit bien, la fête du mouton rappelle le souvenir du sacrifice d’Abraham, qui comme chacun sait - et pas seulement au Sénégal, ou en Afrique ou dans le monde le musulman- est commun aux 3 grandes religions monothéistes qui se retrouvent autour d’une histoire que l’on retrouve dans un livre que l’on appelle …La Bible: Pour éprouver la foi d’Abraham, Dieu lui ordonna de sacrifier son fils. Abraham s’éxécuta la mort dans l’âme. Mais au moment où il allait égorger son fils, l’ange Gabriel arrêta sa main et remplaça l’enfant par un bélier. Ouf ! Du coup, en hommage, les musulmans sacrifient un mouton. Mais ce n’est pas obligatoire, c’est le symbole qui compte et ainsi il est aussi conseillé de remplacer le mouton par un don à des plus pauvres. Ainsi l’hebdomadaire marocain l’Opinion nous apprend que l’Aïd est un vrai casse-tête financier pour de nombreuses familles. Car cette année la rentrée scolaire (achat de livres, de cartables, de vêtements) tombe en même temps que l’Aïd, qui est une sorte de Noël, en ce qui concerne, non le symbole, mais les cadeaux. Et l’on apprend également que plus on monte dans l’échelle sociale, moins on égorge de moutons.
Faire de Tabaski-Aïd un jour férié ? Une idée qui annoncerait une islamisation de la République ?  Pas si sûr. A New York, le maire a fait de Tabaski un jour férié, alors que, comme tout le monde sait - et pas seulement à New York,mais  dans le monde entier -  le 11 septembre est la commémoration des attaques contre le World Trade Center, le début de cette vague d’attentats qui nous touche aujourd’hui et qui paraît nous enfoncer toujours plus dans l’horreur.  Quel symbole d’espoir et de tolérance !
Alors joyeuse Tabaski !
Nous vivons une e-poque formidable !


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