PNL: En mode racaille mais fashion |
Grâce à l’électronique, aux
synthés, au numérique, n’importe qui peut, sans beaucoup de moyens, répéter et
s’enregistrer au fond de sa chambre. On sample, on mixe, on vocode, on autotune, et, encore plus fort, d’un clic, on met en ligne, on
diffuse sur la toile.
Comme les deux frères de PNL.
PNL, la dernière coqueluche du rap français, tendance cloudrap, Ils font le buzz car ils sont l’illustration de la révolution
de l’alliance entre le digital ( le numérique) et le net (la toile ). On peut
être comme eux des Tarterêts à Corbeil-Essonnes et devenir planétaire. C’est
génial. L’industrie traditionnelle de la musique est bousculée, les cartes des
circuits de production et de distribution sont rebattues, et les revenus
suivent, ou en tout cas, peuvent suivre. Car on ne vend plus de la musique, une
chanson, un « opus «, on télécharge, on écoute en « streaming »,
et on vend un mix : De la pub, une marque, une tendance, un look.
PNL s’est fait remarquer avec
QLF, « Que La Famille ».
Ce titre annonce qu’ils nous
excluent, qu’ils n’en ont rien à foutre des autres en dehors de ceux qui vivent
dans leur cité, la « famille »
Ils boudent les promos traditionnelles, on ne les a vu ni chez Ruquier
ni chez Drucker, mais peut-être feront-ils Yann Barthes? Et pourtant ils battent
des records de téléchargement, ils ont fait même plus fort que les stars
américaines, les poids lourds comme Beyoncé ou Rihanna. Et ils se font de la
maille, de la thune, du biff, du biz. Et si dans leurs textes, les deux frères
se la jouent racaille, côté style, c’est fashion. T-Shirt Dolce & Gabbana à
275 € ou ceux du créateur Philippe Plein à 400 €.
Après tout, pourquoi pas ?
C’est pas plus mal que les « Si à 50
ans, t’as pas de Rolex, t’as raté ta vie » d’un Jacques Séguéla. Si
cela peut donner l’envie de l’effort, du travail, de la persévérance à des tas
de petits jeunes qui ont le sentiment que chez eux c’est no future, tant mieux. Si cela peut donner envie de chercher des punchlines, de mémoriser des dizaines de
rimes, de participer à des impros, d’écrire, de lire: C’est encore mieux.
Les
paroles, les textes, les mots. L’univers du rap français, c’est souvent , essentiellement ?
des récits de « Nique la police », des histoires de « deal »,
de grosses fumettes. Est-ce vraiment le seul univers que les jeunes de cité
connaissent aujourd’hui ? Et puis bien sûr, des meufs, des filles qui sont de bonnes tepu, de suceuses de bites, une avalanche de fantasmes qui transpirent un
univers de mecs obsédés par les femmes, mais frustrés dans leurs désirs, un
monde de gros machos qui s’exhibent en disant : C’est moi qui ait la plus grosse. En écoutant les paroles de PNL, comme
celles de dizaines d’autres , Kaaris, Booba, etc…téléchargées, chantées, répétées
par des millions, on se dit que décidément ce n’est toujours pas facile d’être
une femme dans notre société. Après 50 ans de féminisme et d’éducation égalité
hommes-femmes, c’est un peu consternant. Quant à l’homophobie…
« J'suis dans ta ville, j'suis dans ta rue
En bas c'est dead, j'souris à l'envers
J'suis dans ta ville, j'suis dans ta rue
J'm'en bats les steaks, ma bite va leur
plaire »
Qui fait
écho aux rappeurs américains, comme Kanye West qui peut chanter :
« Tu vois, y'a les meneurs et y'a les suiveurs
Mais moi, je préfère être une bite qu'un
suceur »
Sans que
personne ne proteste. Et pour conclure avec PNL ;
«J’m’en bats les couilles, j'suis faya
J'vogue sur une plaquette d'aya
J'sais pas pourquoi j'déraille «
Nous vivons une e-poque
formidable
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