Lancer une fausse alerte attentat, c'est comme jouer avec des allumettes |
Il n’y a pas que le changement climatique. Sans être forcément passés à la salade boulgour, aux
toilettes sèches et aux pulls
faits mains, nous
avons tous à peu près compris qu’entre les ours blanc, les baleines et nous,
nous étions tous embarqués sur le même bateau, la Terre, qui semble moins bien
flotter que l’Arche de Noé d’antan, si l’on en croit la Bible tout du moins.
On met en cause le
changement climatique. Par exemple pour expliquer les feux de forêts qui ont dévasté les
environs de Marseille à la fin de l’été. Mais l'on oublie que la politique de prévention et d’alertes mise en place
depuis 40 ans, a porté ses fruits, et qu'en France, les incendies ont été réduits des trois
quarts. On parle moins de l’urbanisation galopante ou de la pression
immobilière.
Et puis, il y a les pyromanes. Et avec les pyromanes, il y a un
peu de vrai et beaucoup de fantasmes, de rumeurs, amplifiés aujourd’hui avec les réseaux sociaux.
Autrefois, c’était les bergers, comme en Corse, qu’on mettait en cause, puis
les promoteurs immobiliers, puis encore la mafia. Aujourd’hui certains voient la main de Daesh, comme du côté de
Vitrolles, un individu –patibulaire
mais presque comme disait Coluche – avait été arrêté après avoir failli être
lynché parce que son comportement et son allure paraissaient « supects ». Fausse alerte.
Plus tard, pour un autre départ de feu, un adolescent a été
arrêté.
15 ans, il a avoué: Il voulait jouer avec un briquet, et
n’avait pas mesuré les conséquences de ses jeux. Résultat : 300 hectares
partis en fumée près de Luminy, sans compter les blessés parmi les pompiers.
16 ans : C’est l’âge du lycéen qui a poignardé
sauvagement une de ses anciennes copines. Pendant 24 heures, les chaines info
avaient laissé courir l’ambiguité : « Attaque
au couteau, dans un lycée de Villefranche-sur-Saône ». Et certains y
ont aussitôt vu encore l’ombre des islamistes. Et puis, non, même pas. C’est un
ado, sans histoire, qui ne regrette même pas son geste et a envoyé un texto à
sa victime : « J’espère que tu es morte ».
18 ans ? Quel âge ont les petits malins, pardon, les
petits cons, qui ont lancé une fausse alerte à l’attentat samedi après-midi à
Paris. Apparemment, ce serait des hackers, des petits Mozart de l’informatique
et de la console, des geeks qui biberonnent 20 heures sur 24 h aux jeux gore,
aux séries trash, aux blagues swat, à l’ultra violence virtuelle. Et on les imagine se marrant comme des baleines devant la peur sur la ville. Là aussi c’est jouer
avec le feu, parce que lorsque le prochain attentat arrivera vraiment - et nous
savons, que cela va arriver, forcément - combien d’entre nous croiront que
c’est un fake. Et eux, se disent, paraît-il, «fiers
de leur acte».
On en fait quoi de ces jeunes? De ces hackers, de ces pyromanes, de ces jeunes femmes qui déposent des
bonbonnes de gaz, de ces ados qui prennent un couteau de cuisine pour tenter de
faire des morts dans la rue ? La prévention est-elle plus difficile pour que pour les feux de forêts? C’est quoi la déradicalisation pour
eux ? Qu’est-ce que nous avons raté pour que nos enfants en soient
là ?
Nous vivions une e-poque formidable.
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