Une tunique de 2150 ans avant JC, à voir avant fermeture définitive du Musée des Tissus de Lyon |
Connaissez-vous le Musée des Tissus de Lyon ?
Non ? Mais vous savez bien que depuis la Renaissance, 1515, François 1er,
Lyon est la capitale de la soie, qu’une partie de son économie a été construite
sur le travail de ces fils produits par la bave de la larve d’un gros papillon,
le bombyx. Une larve gavée par sa nourriture préférée les feuilles de mûrier,
et élevée dans toute la vallée du Rhône depuis des siècles. Cela ne vous dit
rien ?
Et la révolte des Canuts, vous ne l’avez pas apprise à
l’école? Les ouvriers de la « Fabrique » lyonnaise sont le premier
prolétariat de la révolution industrielle en France. Ils avaient été concentrés
sur les pentes de la Croix-Rousse dans de grands immeubles aux pièces aux
plafonds très hauts pour laisser la place au métier à tisser, sans volet, sans
rideau pour laisser entrer la lumière. Leur révolte est le premier grand
mouvement ouvrier, réprimé dans le sang. Plus de 800 morts et cette
chanson : « C’est nous les
canuts, qui allons tous nus «
Et Versailles, vous connaissez ? La chambre du
roi avec ses tentures, ses meubles richement recouverts. Eh ! bien
tous ces tissus ont été tissés ou retissés par les soyeux lyonnais, des
familles aux noms prestigieux, dont certaines remontent à la Renaissance quand
tant d’italiens, de lombards sont venus s’implanter entre Saône et Rhône et
faire la fortune de cette ville qui à l’époque était à la frontière du Royaume
de France et de l’Empire.
Eh ! bien le Musée des Tissus et des arts décoratifs a
été créé sur cette histoire–là, sur ces savoirs-faire là. Outre la soierie
lyonnaise, on peut y découvrir des tissus venus de toutes les cultures, de tous
les âges, depuis que l’homme s’est mis à apprendre à tisser. Une des pièces les
plus émouvantes, une tunique égyptienne, en lin, appartenant sans doute à une
femme qui aurait vécu 2150 ans AVANT Jésus-Christ !
Le monde entier nous l’envie (si ! si !) mais ni
la Ville de Lyon de Gérard Collomb, ni la région Auvergne Rhône-Alpes de
Laurent Wauquiez, ni la Ministre de la culture ( qui est-ce au fait ? Ah ! oui Audrey Azoulay ).
Et à la fin de l’année, le Musée devrait donc fermer. Son
propriétaire actuel la Chambre de commerce, en pleine réduction de recettes ne
peut plus assumer les 2 millions et demi de fonctionnement, ni financer les
quelques 20 millions d’euros minimum, pour remettre les bâtiments à niveau, et
en moderniser la scénographie.
Pétitions internationales, personnalités qui montent au
créneau, ça commence à bouger, les uns et les autres accordent des miettes mais
qui ne permettent pas encore de sauver le Musée dans la durée.
Et l’on se dit… Quand on pense à tout ce que Région et Ville
de Lyon ont dépensé pour le parc OL - 2
millions d’euros, allez on va être démago : C’est le 1/3 du salaire annuel
de Valbuena -, à tout ce que la Ville de Lyon et le département ont payé et
paient pour Confluences, à tout ce que l’Etat a dépensé pour le Mucem à
Marseille, à toute cette profusion de superbes lieux de culture à Paris et
région, on se dit donc que c’est bien dommage que Lyon ne soit pas Tulle pour
que l’on s’intéresse un peu plus en « hauts lieux » au sauvetage
d’une pépite de notre patrimoine national: Le Musée des Tissus de Lyon.
Nous vivons une e-poque formidable.
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