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dimanche 23 octobre 2016

Policiers en colère, Sacrifice de poulets.

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Le 18 mai dernier, en plein coeur de Paris, la police agressée

« La ville est quadrillée, les rues sont barrées
Les magasins pillés, les lascars chirés
Moi j’ai toutes les caractéristiques du mauvais ethnique
Antipathique, sadique, allergique aux flics
Même dans la foule je porte la cagoule
Les plus jeunes m’écoutent dans l’école de la rue, je suis leur prof
Premier cours : lancer de cocktails Molotov (…)
Pas de paix sans que Babylone paie, est-ce que tu le sais? Sacrifions le poulet!» On a l’impression que ces textes ont été écrits le 8 octobre dernier quand des individus cagoulés ont incendié des véhicules de police donnant vraiment l’impression de vouloir bruler vif les deux policiers qui étaient à l’intérieur. Ou le 18 mai dernier, quand des manifestants contre les « violences policières » ont voulu faire la même chose Canal Saint-Martin, en plein cœur de Paris. Car cette violence n’est pas réservée aux cités, ni le seul fait de jeunes « issus de l’immigration » comme le disent certaines, à voix de plus en plus haute.
« Sacrifice de poulets », c’était il y a 20 ans … déjà ! L’époque de Ministère A.M.E.R : « Nique la Police », « Brigitte femmes de flics », l’époque de « La Haine » de Mathieu Kassovitz . A l‘époque, Stomy Bugsy déclarait: "On dit dans notre disque qu'il faut aller brûler un commissariat et sacrifier du poulet. Quoi de plus normal?". Plainte du Ministère de l'Intérieur, amende de 250 000 Francs.
Aujourd’hui Stomy Bugsy, Passi, DJ Ghetch ont fait des carrières en solo, leurs punchlines sont plus soft, plus « prose-combat ». Quand ils remontent ensemble sur scène 20 ans après, c’est à l’Olympia. Pour leur promo c’est Cyril Hanouna. Kenzy, l’ancien porte-parole du groupe est un producteur, un businessman, astucieux et successfull. Joey Starr, l’ancien bad boy de NTM (Nique ta mère) est devenu acteur, nominé aux Césars. Quand on le voit dans « Polisse » de Maïwenn, on a envie de pleurer sur la police, pas de cracher sur la police.
Plus intégrés, ces anciens révoltés, on ne fait pas, et c’est tant mieux.
Faudra-t-il un drame, une bavure dans un sens ou dans l’autre - combien de morts - pour que nous réalisions que rien ne vaut une vie, rien ne justifie la mise en danger d’autrui, pour qu’on arrête de jouer avec les mots, avec les maux. Pour que certains arrêtent de jeter de l’huile sur le feu en chantant « Tout le monde déteste la police ». Quelque soient ses inégalités, ses injustices, notre pays n’est ni Gaza, ni Alep, ni les Etats-Unis et c’est tant mieux, et ceux qui prétendent cela n’ont qu’à aller y faire un tour pour voir vraiment ce que sont la guerre et la violence. Quelque soient ses imperfections, notre Etat n’est ni plus pourri, ni plus corrompu qu’avant. Simplement nous exigeons plus de transparence, nous sommes au courant en temps réel du moindre dérapage, nous tolérons moins les abus, et c’est très bien ainsi.
En 20 ans, nous avons dû rater quelque chose. Par exemple dans l’éducation, dans la transmission des valeurs de respect, de tolérance, d’égalité, de fraternité, de liberté. Tout se joue avant 6 ans, dit-on souvent depuis la pédo-psychiatre Françoise Dolto. Nous cherchons quoi faire, voilà une piste. Fonçons plutôt qu’à rester là, horrifiés par tant de violences aveugles, en nous croisant les doigts pour que le prochain attentat ne… mais chut ! Par superstition, y penser toujours, en parler jamais.
Et puis, il nous reste au moins une arme, non létale, mais très efficace: Le bulletin de vote.
Nous vivons une e-poque formidable.




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