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mercredi 26 octobre 2016

L’affaire du pain au chocolat (c’est la faute à l’euro).


Avec leur petite musique anti-Euro, les démagos sont comme le joueur de flûte de Hameln
L’affaire est grave: Un homme politique qui aspire à être Président ne connait pas le prix du pain au chocolat. Et vous, vous savez le prix du pain au chocolat ? Non, parce que pour cela, il faudrait en acheter des pains au chocolat. Or, primo, c’est souvent gras, c’est une bombe calorique, plein de mauvais cholestérol. Et deuxio, où l’achetez-vous votre pain au chocolat ? En grandes surfaces Karouf ou Aupré, par boîte de 10. Ou bien à la boulangerie K rue Monge ou P rue Saint-Honoré ? C’est comme le prix du ticket de métro : Ça fait combien de temps que vous n’avez pas acheté de ticket ? Primo, parce que comme 55 millions de français vous n’êtes ni parisien, ni francilien, deuxio, parce que vous achetez un pass Navigo.
Et puis est-ce votre souci numéro un chaque mois, est-ce ce qui pèse le plus dans votre panier de la ménagère ? Non, aujourd’hui, c’est 1 : Le loyer, 2, les abonnements sans lesquels on ne peut vivre : internet, téléphone, électricité. Et on le sait aujourd’hui ces dépenses ont explosé: Dans les grandes villes, ne parlons même pas de Paris, habiter au centre est devenu un luxe.
Donc cette question posée à Jean-François Copé est un peu une question à la con. Et à question à la con, réponse à la con.
Même si dans ce cas précis, Copé, le maire de Meaux (c’est quoi le prix de la moutarde ou du Brie ?) a fait très fort en annonçant 20 centimes, alors que le pain au chocolat en vaut 10 fois plus.
La vraie question ne porte pas sur le prix de tel ou tel article de consommation - histoire de démontrer que nos hommes politiques sont déconnectés des réalités - mais bien sur le coût de la vie, l’explosion du coût de la vie, cette petite musique qui flotte dans l’air: La vie chère, avec un coupable pointé du doigt : l’Euro. Vous l’entendez partout, chez tout le monde, dans tous les milieux : l’Euro a fait exploser les prix. Et à titre de preuve, on vous demande : Le prix de la baguette en l’an 2000 ?  Et aujourd’hui ? Et on explique : Au moment du passage à l’Euro, tous les commerçants en ont profité pour arrondir leurs prix à l’unité supérieur.Ou encore :  Au temps du Franc, la vie quotidienne était moins chère.
Toutes les études prouvent que c’est faux, toutes les statistiques démontrent au contraire que nous connaissons depuis quelques années une inflation proche de 0 , et même parfois que nous risquons la déflation, la baisse des prix, qui n’est pas très bonne pour le dynamisme des entreprises, alors que le temps du Franc, a été aussi celui d’une inflation à 2 chiffres : 13, 4 % en 1981, contre 0,6 aujourd’hui.
Mais cela n’est pas concret, nous n’y croyons pas. Beaucoup d’entre nous pensent très fort: Ça, ce sont les bobos, les intellos, la France du haut coupée des réalités. Et puis on fait dire aux statistiques ce que l’on veut. Rendez-nous nos Francs. Pour expliquer nos difficultés actuelles, il nous faut un coupable simple, et c’est l’Euro. Dans leurs débats ou leurs discours, nos hommes politiques passent à côté de cette question qui ne leur est pas posée directement. Or c’est cette question qu’il faudrait poser, et non pas, le prix du pain au chocolat. Parce qu’elle dans beaucoup de têtes : Vous n’arrivez pas à joindre les deux bouts ? C’est la faute à l’Euro, c’est la faute à l’Europe.
En jouant cette musique, les démagos ressemblent au joueur de flûte de Hamelin (Hameln). Vous savez, c’est ce conte des frères Grimm.
En 1284, la ville de Hameln en Allemagne est envahie par les rats. Ne sachant plus quoi faire, ses habitants font appel à un joueur de flûte magique. Sa musique attire tous les rats qui se mettent à le suivre et il les emmène se noyer dans la rivière. Mais au moment de payer, les habitants rechignent. Pour les punir, le joueur de flûte se met à jouer une musique qui attire tous les enfants de la ville, qui le suivent et tous se noient. Sauf lui...
Si nous ne voulons pas que des joueurs de flûte ou de pipeau ne nous entraînent dans un naufrage, nos hommes politiques seraient bien inspirés de répondre à cette question, à cette rengaine qui flotte dans l’air un peu partout: En quoi l’Euro a amélioré ma vie ? En quoi l’Europe a amélioré ma vie ? Et là, il ne faudrait pas être théorique mais très concret, car nous n’avons pas de mémoire et nous sommes souvent frappés par cette maladie : Autrefois c’était mieux !
Nous vivons une e-poque formidable.



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