Y-a-t-il encore des journalistes aux commandes de l'information ? |
C’est dingue : Vous avez remarqué ? Aujourd’hui, nous sommes informés en
temps réel ou presque, non seulement de ce qui se passe au coin de notre rue,
mais également du battement de l’aile d’un papillon à Hong Kong. Merci
internet, le web, c’est formidable. Ce qui l’est moins c’est que
progressivement, vous ne voyez plus (virtuellement) que des gens qui pensent
comme vous, qui ont les mêmes centres d’intérêts, les mêmes goûts musicaux, les
mêmes opinions politiques. Prenez Facebook. Tous les jours, vous surfez sur le
fil d’actualités qui est alimenté essentiellement par les publications de vos
amis, par les amis de vos amis, et tout ce qu’aiment vos amis. Et comme ce sont
vos amis, ils aiment ce que vous aimez.
Prenez Google actualités. Et là c’est génial, vous êtes
géolocalisés. Donc si vous êtes à Paris, vous avez l’actu de Paris, si vous
êtes à Marseille, celle de Marseille. Bien sûr vous pouvez composer votre
programme, vos préférences recherche. Brésil, économie, France etc… Et tous les
jours, vous parviennent toutes les infos sur tous ces thèmes préchoisis. Qui
est le rédacteur en chef de ce super nouveau média ? Qui sont les
journalistes qui hiérarchisent les infos ? Qui les vérifie, les « source » ?
Mystère ! « Ils »
doivent être quelque part à Cupertino dans la Silicon Valley, à moins qu’ils ne
soient pas, qu’ils n’existent pas, sauf sous la forme d’algorithmes et de super
ordinateurs.
Ce qui est également insidieux ce sont les cookies, vous savez :
Vous consultez un site de vente en ligne, vous cherchez une cafetière, et
hop ! Comme c’est curieux : Dans les jours qui suivent vous voyez des
tas d’annonces de cafetières, qui surgissent ici et là dans votre navigation.
Même chose, si vous êtes allez voir une info sur le site du Monde ou celui de
RTL.
Et puis encore plus insidieux, tout est mélangé : Les
vraies infos avec les rumeurs, les commentaires sur les forums, les chats. Cela
peut conduire à des situations cocasses. Comme l’ineffable Christine Boutin,
qui depuis qu’elle a découvert les réseaux sociaux tweete plus vite que son ombre,
y compris en réaction à des infos du Gorafi, ce site humoristique qui pastiche
avec talent les tics d’écriture des journalistes. Mais cela peut conduire aussi
à de la désinformation. Comme dans le cas d’Hillary Clinton, accusée d’être soutenue
par Daesh, ou d’Alain Juppé, accusé d’être laxiste à l’égard des islamistes
bordelais et rebaptisé Ali Juppé. Ensuite on dément, mais c’est trop tard, le
bad buzz est passé par là. Médisez, médisez, sur internet il en restera
toujours quelque chose.
Finalement la presse traditionnelle avait du bon, qui
permettait au fil des pages de faire des découvertes et d’être informés y
compris sur ce que l’on ne connaissait pas. Finalement les journalistes avaient
du bon. Il en faudrait peut-être un peu plus aux commandes du web.
Nous vivons une e-poque formidable.
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