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mardi 15 novembre 2016

Grâce à internet, tout le monde pense en rond !


Y-a-t-il encore des journalistes aux commandes de l'information ?
C’est dingue : Vous avez remarqué ?  Aujourd’hui, nous sommes informés en temps réel ou presque, non seulement de ce qui se passe au coin de notre rue, mais également du battement de l’aile d’un papillon à Hong Kong. Merci internet, le web, c’est formidable. Ce qui l’est moins c’est que progressivement, vous ne voyez plus (virtuellement) que des gens qui pensent comme vous, qui ont les mêmes centres d’intérêts, les mêmes goûts musicaux, les mêmes opinions politiques. Prenez Facebook. Tous les jours, vous surfez sur le fil d’actualités qui est alimenté essentiellement par les publications de vos amis, par les amis de vos amis, et tout ce qu’aiment vos amis. Et comme ce sont vos amis, ils aiment ce que vous aimez.
Prenez Google actualités. Et là c’est génial, vous êtes géolocalisés. Donc si vous êtes à Paris, vous avez l’actu de Paris, si vous êtes à Marseille, celle de Marseille. Bien sûr vous pouvez composer votre programme, vos préférences recherche. Brésil, économie, France etc… Et tous les jours, vous parviennent toutes les infos sur tous ces thèmes préchoisis. Qui est le rédacteur en chef de ce super nouveau média ? Qui sont les journalistes qui hiérarchisent les infos ? Qui les vérifie, les « source » ? Mystère !  « Ils » doivent être quelque part à Cupertino dans la Silicon Valley, à moins qu’ils ne soient pas, qu’ils n’existent pas, sauf sous la forme d’algorithmes et de super ordinateurs.
Ce qui est également insidieux ce sont les cookies, vous savez : Vous consultez un site de vente en ligne, vous cherchez une cafetière, et hop ! Comme c’est curieux : Dans les jours qui suivent vous voyez des tas d’annonces de cafetières, qui surgissent ici et là dans votre navigation. Même chose, si vous êtes allez voir une info sur le site du Monde ou celui de RTL.
Et puis encore plus insidieux, tout est mélangé : Les vraies infos avec les rumeurs, les commentaires sur les forums, les chats. Cela peut conduire à des situations cocasses. Comme l’ineffable Christine Boutin, qui depuis qu’elle a découvert les réseaux sociaux tweete plus vite que son ombre, y compris en réaction à des infos du Gorafi, ce site humoristique qui pastiche avec talent les tics d’écriture des journalistes. Mais cela peut conduire aussi à de la désinformation. Comme dans le cas d’Hillary Clinton, accusée d’être soutenue par Daesh, ou d’Alain Juppé, accusé d’être laxiste à l’égard des islamistes bordelais et rebaptisé Ali Juppé. Ensuite on dément, mais c’est trop tard, le bad buzz est passé par là. Médisez, médisez, sur internet il en restera toujours quelque chose.
Finalement la presse traditionnelle avait du bon, qui permettait au fil des pages de faire des découvertes et d’être informés y compris sur ce que l’on ne connaissait pas. Finalement les journalistes avaient du bon. Il en faudrait peut-être un peu plus aux commandes du web.
Nous vivons une e-poque formidable.

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