Pourquoi tant de haine et de violences dans notre société ? |
Haine. Pour François Ruffin publié dans le Monde,
Emmanuel Macron est un futur président déjà haï. Parce
qu’il serait sourd à la colère du peuple.
Colère. C’est ainsi que Marine Le Pen explique sa
prestation télévisée où elle aurait été « la voix du peuple ».
Mais c’est quoi, c’est qui le peuple ?
Nuit debout, insoumis, zadistes, sont-ils le
peuple ?
Faut-il être ouvrier ou paysan pour être le peuple ?
Mais la grande majorité d’entre nous, sommes caissiers en supermarché,
infirmières, assistants de vie, chargés de clientèles, opérateurs en call-centers,
auto-entrepreneurs ou chômeurs. Sommes-nous moins peuple ?
En quoi, les « jeunes » ( et moins
jeunes ) qui squattent la Place de la République ou Notre-Dame des Landes
sont-ils le peuple ? Est-ce notre ras-le-bol, celui des banlieusards
auxquels on annonce que pour la xième fois que le RER B est en panne qu’expriment
ces individus, casqués, armés, prêts à transformer les policiers en « poulets
grillés »?
Ils justifient leur violence comme une
contre-violence, contre la première des violences celle de l’Etat. Minoritaires,
ils refusent la loi de la majorité, base de nos démocraties.
Ce n’est pas nouveau.
C’est vieux comme Marx, Proudhon et
Bakounine. C’est vieux comme Ravachol, comme Henry et l’attentat du Café
Terminus. Comme Auguste Vaillant qui lança une bombe en pleine Assemblée
Nationale en 1893, ou l’anarchiste italien Caserio qui assassina le Président
Sadi Carnot à Lyon en 1894.
Dans les Justes, Albert Camus qui met en
scène les débats et les doutes entre anarchistes qui commettent un attentat, fait
dire à l’un d’entre eux Kaliayev : «J'ai
lancé la bombe sur votre tyrannie, non sur un homme.»
A cette justification de la violence, à ce refus
de l’autorité de l’Etat, à cette instrumentalisation de la colère du peuple,
Emmanuel Macron veut opposer la raison, la négociation.
Cela risque d’être compliqué.
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