Paperblog

lundi 27 novembre 2017

Il faut supprimer France Ô: On y voit de temps en temps des reportages formidables.

 
FranceÔ sacrifiée sur l'autel de la rationalisation ? 

France Ô ? Vous avez dit quoi ? France zéro ? France Outre-mer ? C’est quoi ? Une survivance de la France coloniale ? Encore un truc qui coûte cher. Allez on supprime.
C’est ce que suggère le Ministère de la Culture et/ou Delphine Ernotte, PDG de France Télévisions.
Les 2 cherchent à rationaliser le service public de télévision. Les 2 ont raison. Mais les 2 n’ont aucune idée de ce qu’est la fabrique d’un reportage, d’un documentaire.
Ce n’est pas une tare. Après tout, tout le monde ne peut pas avoir eu la chance d’avoir passé 10 ans, 20 ans sur tous les terrains du monde, à « rapporter » ce qui se passe, à être reporter.
Donc, on taille, on brade, on exit. Et France Ô devrait passer à la trappe.
Et puis, tiens dimanche après-midi, on zappe, on cherche quelque chose de regardable. Et l’on tombe sur Caraïbes, une émission de documentaires sur France Ô.
Il y est question d’Haïti et de Saint-Domingue. Sur le fond, tout le monde s’en fout. Que des centaines de milliers d’haïtiens soient traités comme des esclaves par Saint-Domingue qui se croit blanche, on s’en fout, n’est-ce pas ?  Mais ce que l’on y voit et entend est à pleurer, et on se dit : Tiens, il y a une chaîne, un seule qui diffuse ce reportage. Bravo aux équipes qui l’ont réalisé, merci à cette chaîne de le diffuser entre le fromage et la poire, entre les accras et le punch.
Alors bien sûr, la programmation de France Ô est improbable. Entre des rediffs de séries de fond de tiroir et des talk-shows où l’on s’écoute beaucoup parler. Pas vraiment de rendez-vous.  C’est comme si la direction de France Télévisions ne voulait lui donner aucune chance.
N’empêche: FranceÔ est une fenêtre sur une autre France, un regard outre-mer sur le monde.

Rien que pour ça, ben, c’est pas si mal. Et n’est-ce pas le sens même du service public de télévision que de pouvoir nous ouvrir sur le monde, nous donner d’autres perspectives, permettre – allez, les grands mots -  à nos compatriotes d’outre-Mer, une fois de temps en temps de partager avec nous, leurs reportages sur le monde qui les entoure ? Ça nous rend moins cons, non ?

Aucun commentaire:

Archives du blog